Le collier de la Vicomtesse douairière Harcourt

Oct 11, 2015

La dernière vente aux enchères dédiée à la joaillerie chez Sotheby’s a vu plusieurs records importants s’établir sur les différentes pièces du catalogue. Cela n’est pas étonnant quand on voit la sélection pointue qui était proposée aux acheteurs du monde entier.

Mais, aujourd’hui, j’ai eu envie de rédiger une note sur une pièce remarquable dont je n’avais pas fait écho dans mon post concernant la sélection des bijoux à suivre lors de cette vacation : le collier de la Vicomtesse douairière Harcourt.

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Lot 1737 : collier en or et argent serti de diamants. Estimation entre 1,2 et 1,9 millions de dollars. Photo : Sotheby’s

Reprenons donc l’histoire au départ. Une histoire qui mélange l’Histoire de France et une importante maison de joaillerie Américaine.

Après la Révolution Française, une histoire politique mouvementée succède à cette période. Après l’avènement de la Troisième République, le ministre des finances du pays décide de la mise en vente de la totalité de la collection des anciens Joyaux de la Couronne. Et c’est chose faite en 1887, après avoir été exposés durant de nombreuses années entre 1878 et 1884.

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Document de vente de deux pampilles composées de 28 brillants que Tiffany va acquérir. Photo : Sotheby’s

Les joyaux sont pour certains coupés en morceaux et la collection est alors vendue entre le 12 et le 23 mai 1887. Des joailliers du monde entier se déplacent à Paris pour acquérir à des prix qui nous paraitraient dérisoires aujourd’hui des bijoux et des gemmes d’une exceptionnelle qualité. La maison américaine Tiffany est présente et on murmure qu’elle achète près d’un tiers de la collection.

La maison se porte acquéreur d’une pièce désignée comme un grand peigne à pampilles composé de 28 brillants. Peut-être est-ce une de ces deux pièces illustrées sur ce document issu du catalogue de la vente en 1887.

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Gravure d’une partie des diamants de la Couronne parue dans L’Illustration en 1887. Photo : Pinterest.

Le fameux peigne illustré plus haut. Peut-être est-ce un morceau de cette pièce que Tiffany achètera.

Quoi qu’il en soit, la maison de joaillerie américaine vend une semaine plus tard 28 pierres à Junius S. Morgan, un banquier anglais. Par héritage, les pierres passeront dans la collection de sa petite fille : Mary Ethel Burns. Les pierres seront alors remontées en collier (celui de la photo du catalogue de Sotheby’s) vers 1900. Elle deviens Vicomtesse de Harcourt en épousant Lewis, 1er Vicomte de Harcourt en 1899.

Il y a quelques jours, le collier a été acquis par Tiffany pour 1,5 millions de dollars. Les pierres retournent donc à l’acquéreur d’origine, celui de 1887, des diamants de la couronne de France. Il sera conservé dans la collection patrimoniale de la maison.

À bientôt !

À propos

marie chabrol

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