Deux nouveaux livres viennent de rentrer dans ma bibliothèque et je ne pouvais pas attendre plus longtemps pour vous les présenter. Ces deux ouvrages m’ont été envoyés par la maison d’éditions allemande Arnoldsche et je dois dire qu’ils viennent de faire fort tant la qualité de ces deux ouvrages est superbe. C’est deux très beaux livres sont définitivement à ajouter à vos bibliothèques!
1- Manfred Bischoff (🇩🇪🇬🇧) – Arnoldsche – à partir de 48 euros
Reçu il y a peu de l’éditeur Arnoldsche et je l’ai lu avec un immense plaisir. Cette monographie est consacrée à un artiste joaillier que j’admire énormément et que beaucoup de gens, hors de l’Allemagne, ne connaissent pas. Aussi, si vous connaissez Manfred Bischoff, levez la main. Mais je suppose que vous n’allez pas être nombreux. Et ce n’est pas grave, ce livre va vous permettre de le découvrir, lui, sa vie et ses réalisations.
Né en 1947, Manfred Bischoff à vu le jour à Schömberg dans la région de foret noire. Il nous a quitté en 2015. Il habitait depuis de nombreuses années en Italie. Sa maison de Toscane était devenue un refuge pour lui. Son enfance dans cette Allemagne ravagée par la 2e guerre mondiale va laisser sur lui des traces indélébiles. Il grandit dans cette ambiance traumatique d’un pays qui doit autant assumer ses actes que vivre avec les conséquences de celles-ci avec, entre autres, l’instauration du rideau de fer et la coupure nette entre l’Est et l’Ouest. Son arrivée à Berlin Ouest à 18 ans lui fait découvrir autant la ville que ses innombrables possibilités. Il sort alors de l’isolement de son enfance. Et ce mur qui sépare la ville, sa jungle d’asphalte comme il la décrit, devient pour lui comme une métaphore de la foret noire qui entourait la petite ville de sa jeunesse.
Il découvre la bijouterie par hasard, par sa mère qui souhaite le voir obtenir un vrai travail. Mais de la technique va se révéler une sensibilité que ses parents ne soupçonnaient pas. Il entre en apprentissage auprès de Reinhold Reilling à Pforzhein puis il part à Munich chez Hernann Jünger, l’une des plus belles signatures de la joaillerie contemporaine allemande. Si ce n’est la plus belle. De retour à Berlin, il installe un studio dès 1981. La Werkfabrick sera autant interdisciplinaire qu’un terrain d’exploration. Mais en 1984, lassé par l’Allemagne, il pose ses valises en Italie. Là, la campagne environnante et ouverte ne présente pas de murs. Fini le mur de Berlin, fini cette foret noire angoissante, place à la création.
L’ouvrage de 256 pages et presque autant d’illustration vous coutera 48 euros au départ de l’éditeur. Cette incroyable et riche monographie a été rendue possible grâce à Rike Bartels, joaillère basée à Munich mais qui fut l’élève de Bischoff entre 1993 et 2003. Au travers de ce livre, vous découvrirez la diversité de ses pièces, sa manière de voir la joaillerie et le monde. J’espère que la poésie de son travail vous touchera autant qu’elle me touche.
2- « Constantin Wild » – (🇬🇧) – Arnoldsche – A partir de 124 euros
L’ouvrage publié conjointement par la maison Constantin Wild et la maison d’éditions Arnolsche compte plus de 300 pages et il est riche de 470 illustration. Pensé comme un beau livre d’art, c’est un véritable coffee table book comme disent les américains.
En cette année 2022, la maison Constantin Wild & Company célèbre ses 175 ans. L’entreprise prend racines dans la ville d’Idar-Oberstein connue pour son savoir faire autour de la taille des agates. Depuis plusieurs siècles, c’est la ville allemande dédiée au commerce des pierres gemmes. Et une ville connue de tous les bijoutiers-joailliers. La maison Wild voit le jour en 1847 mais elle existe depuis plusieurs siècles, ses armes remontant à 1557, c’est une dynastie de tailleurs d’agates et de joailliers. L’histoire veut qu’en 1820 Anna Eva Wild donne naissance à un fils illégitime suite à une aventure avec un jeune joaillier d’origine strasbourgeoise, Johann Carl Werle. Elle est alors mariée à un autre joaillier Johann Carl Bohrer. Cet enfant va grandir dans la famille Wild et être baptisé Johann Carl Wild IX. Ambitieux et aventureux, il fonde l’entreprise à son retour de Saint-Pétersbourg où il travaillait comme bijoutier. Son sens des affaires va lui permettre de faire grandir rapidement la compagnie. Il flatte les puissants par des cadeaux et noue des relations commerciales solides avec l’Angleterre, l’Inde , l’Afrique du sud ou les USA. Le nom de l’entreprise change en 1901 quand son fils lui donne celui que nous connaissons aujourd’hui : Constantin Wild & Co. La croissance continue et en 1910, ce n’est pas moins de 100 tailleurs, 14 joailliers et 16 graveurs qui travaillent à l’expansion de la maison.
Le livre est riche de photos de famille et d’anecdotes qui permettent de saisir l’histoire d’une des plus belles maisons dédiées aux gemmes d’exception. Celle-ci est pleine de rebondissements, de la première guerre mondiale à la deuxième, de la confiscation de leurs biens à la reconstruction de la légende, la famille a su constamment rebondir pour offrir parmi les pierres les plus belles. Aujourd’hui encore, leurs gemmes sont partout dans les collections de haute-joaillerie. Impossible de ne pas penser à eux devant les parures remarquables qui sont présentées. Le prix du livre est à la hauteur de la qualité de celui-ci, il vous coutera 124 euros au départ de l’éditeur. Il les vaut largement et n’importe quel gemmologue se devrait de l’avoir dans sa bibliothèque.
A bientôt !