Et Eugenie affolera les enchères…

Oct 19, 2014

Le 11 novembre prochain aura lieu une vente « Magnificent jewels » chez Christie’s à Genève. Le catalogue promet déjà quelques magnifiques surprises et nous suivrons attentivement les enchères de cette édition. Je vous proposerai, bien sur, un article récapitulatif des pièces à ne pas manquer lors de cette brillante vacation. Mais aujourd’hui, j’attire déjà votre attention sur une pièce qui va susciter l’intérêt des collectionneurs et pour laquelle la maison espère que la salle s’enflammera. En effet, sera proposée à la vente, la broche « Feuille de groseillier » ayant appartenu à l’Impératrice Eugénie et les rumeurs disent qu’elle pourrait bien atteindre 3 millions de dollars… . Retour sur l’histoire de cette pièce!

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La broche de l’Impératrice Eugénie sera proposée le 11 novembre à Genève. Photo : Christie’s

Si, souvent, on remarque dans les catalogues que des bijoux peuvent avoir « appartenu » à des familles royales, il n’y a absolument aucun doute à avoir avec cette pièce. Réalisée en or gris et argent, elle est entièrement sertie de diamant. Eugénie de Mojito, la dernière impératrice française, épouse Napoléon III en 1853. Sa famille, richissime, est originaire de Grenade en Espagne. Son amour pour la culture française est connu, comme son admiration pour la joaillerie. Eugénie aime les bijoux et les diamants et elle va mettre un point d’honneur à enrichir la collection de la Couronne de France. En juillet 1855, elle fait appel à Alfred Bapst, joaillier de la cour pour confectionner une parure digne des plus grandes souveraines.

En réalité, c’est un ensemble de trente pièces « Feuilles de groseillier » qui est réalisé et qui a pour mission de parer le cou, le buste mais aussi les robes de l’Impératrice. Laquelle portera régulièrement ces pièces. En 1870, après la chute du Second Empire, Eugénie et Napoléon fuiront en Angleterre en laissant derrière eux, bien évidement, de nombreux joyaux. Le gouvernement français débattra durant presque 20 ans du sort à réserver à cette collection, puis décidera de la vendre. C’est chose faite en mai 1887. Les bijoux sont coupés à la pince, démontés à la va vite et vendus pour beaucoup en morceaux. De très nombreuses pièces sont aujourd’hui perdues…

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Détail du catalogue Berthaud sur la vente des diamants de la Couronne de France. Sur cette page, on y découvre une partie des pièces qui composent la parure « Feuilles de groseillier » réalisée en 1855. Photo : Jewel du jour.

Ce jour de 1887, de nombreux joaillier sont dans la salle et Tiffany & Co. sera le plus gros enchérisseur. C’est cette maison qui remporte la broche de notre royale Eugénie ainsi que d’autres pièces de la parure. Durant cette vacation, la maison américaine dépensera presque 500.000 $ (lesquels représenteraient environ 12 millions de dollars actuels…).

Plus tard, la broche sera vendu à la famille Astor, Vincent Astor l’offrira en 1936 à la très célèbre chanteuse d’opéra Lucrezia Bori. Celle-ci la léguera au Metropolitan Opera of New York où elle était jusqu’alors exposée.

Notons aussi qu’en avril 2011, la maison Doyle Auction propose une petite broche issue de la parure d’origine. Celle-ci estimé entre 50.000 et 70.000 $ fut vendu pour 332.000 $. Ce fut de nouveau la maison Tiffany qui se porta acquéreur. Précisons néanmoins que la pièce fut achetée à l’origine par Tiffany en 1887, puis revendue à M. J.P. Morgan. La pièce a depuis été nettoyée et restaurée par les ateliers de la célèbre maison américaine.

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La broche lors de sa vente en 2011 chez Doyle Auction. Photo : DoyleTiffany-Co.-diamond-brooch-another-of-the-French-Crown-Jewels-that-now-reside-in-Tiffanys-archives.-960x1200

La broche nettoyée et telle que la présente aujourd’hui Tiffany & Co. Photo : Tiffany & Co

À bientôt !

À propos

marie chabrol

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