7 raisons d’enchérir chez Aguttes

Juin 23, 2024

Le 3 juillet prochain, Aguttes propose sa vente joaillerie d’été avant la pause estivale. 209 lots rassemblés patiemment par l’équipe du département bijou couvrent quasiment tous les styles du début du XIXe au XXIe siècle. Je me suis régalée à découvrir les pièces, les choisir et je me réjouis de vous les présenter. Il y a beaucoup de coups de cœur dans cette sélection – en réalité, il n’y a que ça ! – puisque j’ai envie de tout porter et de tout garder. Cette sélection, c’est aussi de belles histoires de poinçons et donc d’ateliers. Parce que les mains qui ont imaginé, pensé les volumes et réalisé les pièces ont besoin d’exister, j’avais envie que cette présentation soit aussi une mise en lumière de leurs histoires.

1- Lot 25 – Un bracelet « Renaissance revival »

Aguttes
Bracelet émaillé et grenats sur argent. Estimation entre 1200 et 1500 euros. Photo : Aguttes

Au XIXe siècle, le bijou est éclectique. Les styles se succèdent à la vitesse des mouvements politiques qui tentent de gouverner un pays qui se réinvente après la Révolution. On essaye tout ! Et le style néo-renaissance fait son apparition, forcément. Inspiré voir la complète copie des pièces Renaissance, les joailliers s’en donnent à cœur joie proposant néanmoins des pièces souvent charmantes et colorées. Et si les émaux vous parlent, vous penserez forcement à Falize par exemple dont les pièces émaillées sont somptueuses.

Mais revenons à notre bracelet qui est français, en témoigne sa garantie. Il mélange des émaux blancs et noirs, typiques des bijoux Renaissance. Les grenats montés sur paillons font penser aux pièces de Bohême mais dans le même temps les fabriques de Perpignan produisent avec la même technique. Bref, on mélange allègrement tout ce qui se présente. Il faut que cela fasse de l’effet et ce bracelet l’a bien compris. Il existe d’ailleurs à l’époque des bijoutiers spécialisés dans la « fantaisie argent » dans laquelle se glisse aisément ce bijou. Éclectisme, je te le dis, tu me réjouis !

2- Lot 43 – Un bracelet « Cabotage »

Bracelet acrostiche en or, diamants, rubis et saphirs. Estimation entre 3000 et 5000 euros. Photo : Aguttes

N’est-il pas adorable de bracelet acrostiche avec une importation autrichienne entre 1901 et 1921 qui présente différents pavillons bateaux déclinant l’alphabet maritime ? Tout un langage de manœuvres sur l’eau que vous connaissez si vous avez le pied marin. Le bracelet qui se présente est d’autant plus joli qu’il cache dans les petits drapeaux le mot « Dearest » soit : très chère. Il cache aussi possiblement une date, le 23 mars, peut-être une date d’anniversaire. Qui qu’il en soit, on peut légitimement penser que ce bracelet était destiné à une élégante sachant barrer.

Les bracelets breloques et charm’s sont aussi sophistiqués que l’alphabet maritime. Bijoux à messages, nul ne se lasse de les décoder et de les replacer dans leurs époques pour comprendre leurs significations et imaginer pourquoi ils ont été offerts. L’essor du nautisme en Europe apparait dès la fin du XIXe siècle et s’ancre parmi les plaisirs courants des familles de la haute bourgeoisie ou aristocratiques. On parle alors de Yachting ou de pratique de la voile de plaisance. Les premières sociétés nautiques apparaissent en France en 1840 et s’ancrent dans le paysage. Partout en Europe, on sort les voiles !

Non signée mais numérotée, cette pièce me rappelle avec force les pièces de la Maison Benzie of Cowes basée sur l’Île de Wight. En 1862, Simpson Benzie se fait connaitre par ses bijoux inspirés par les symboles maritimes. Rapidement surnomé « The Yachtsmen’s jeweller », ses bracelets aux drapeaux vont faire son succès. Impossible d’attribuer ce bracelet avec certitude mais la ressemblance est là !

3- Lot 60 – Une broche Lacloche

Broche Lacloche en or et rubis. estimation entre 4000 et 6000 euros. Photo : Aguttes

Si les bijoux Lacloche sont relativement courants, les pièces de Jacques Lacloche, le dernier héritier de la comète joaillière, sont moins courantes en ventes aux enchères. Jacques Lacloche reprend la maison dans les années 30 et fermera la maison en 1967 pour se consacrer au design contemporain. Il ne fabriquait pas aussi il est toujours intéressant de décoder les poinçons de maîtres des bijoux de la maison car les plus beaux ateliers ont travaillé pour lui.

Mais, là, sur cette broche entre rétro et spoutnik, il n’y a rien à part une garantie. Impossible donc de vous en dire plus. Pour ma part, je l’adore ! Je la trouve opulente et aérienne avec ce bolduc d’or charmant. Et puis, il y a ce centre, ces tiges serties de rubis qui montent vers le ciel et qui rappellent un satellite russe au nom rigolo signifiant « compagnon de route ». Un clin d’œil certain à ce bijou avec lequel on aimerait bien faire un bout de chemin…

4- Lot 80 – Une broche feuillage

Broche feuillage en or, diamants et saphirs. Estimation entre 3800 et 4500 euros. Photo : Aguttes

Parce que parfois, les bijoux ne disent rien. Voilà, c’est comme ça. Ils sont beaux, ils ont de l’allure, on adorait les adopter mais on ne connait rien de leur histoire et ils ne nous aident pas toujours à la découvrir… J’aimerais que cette broche parle et me raconte son parcours.

De mon côté, je peux vous dire que c’est une broche type cocarde et c’est un modèle que l’on connait bien au milieu du XXe siècle dans les années 50 puis 60. J’ai en tête plusieurs pièces feuillages de Henri Poincot ou encore une modèle Cartier et même des pièces de Marchak qui ont une esthétique similaire. Je pense aussi à une collection haute joaillerie de Mellerio présentée il y a quelques années avec des bijoux « foglio » que j’avais beaucoup aimé.

Je peux ajouter que le joaillier était doué et que le volume de cette broche est maitrisé, la rendant belle et agréable à porter. Je peux compléter et vous dire que je lui trouve beaucoup de caractère et les bijoux qui en ont, nous on aime parce qu’ils ne laissent pas indifférents et parce qu’ils ouvrent la conversation. Et quoi de mieux que parler bijoux !

5- Lot 93 & 95 – Résilles et Collerette par Van Cleef & Arpels

Boucles d’oreilles et colliers en or et diamants. Estimations respectives entre 8500-10000 euros & 20000-25000 euros. Photo : Aguttes

Les rares lots 93 et 95 ne constituent pas une parure mais ils peuvent être portés ensemble sans que cela ne jure. Ils portent le dernier poinçon de l’atelier Gay Frères dont je vais vous parler plus longuement avec le lot 124. Cela signifie donc que ce sont des pièces relativement récentes, vraisemblablement années 90.

Je trouve ces pièces en tulle d’or d’une élégance folle. Elles vous rappelleront forcément le travail de la maison sur la dentelle et, entre autre, le clip dentelle en repercé d’or de 1943. Mais il en existe de nombreux autres tout aussi sublimes. Ce travail de tulle apparait dès 1942 dans les pièces de la maison, réalisé à la main à ses début, il s’est mécanisé avec les années.

Si vous avez l’occasion d’aller chez Aguttes, allez les manipuler pour vous rendre compte de la légèreté de ces bijoux mais aussi de la technicité du collier. Vous ne regretterez pas le détour !

6- Lot 124 – Connaissez-vous Gay Frères ?

Bracelet en or, ébène, diamants et chrysoprase. Estimation entre 4000 et 4500 euros. Photo : Aguttes

S’il est une maison emblématique de Haute-Savoie, c’est la maison Gay frères. L’histoire qui commence au XIXe siècle continue encore aujourd’hui mais, depuis, la maison est rentrée dans le groupe Rolex. Les chaines, la très belle bijouterie mais aussi la joaillerie et l’horlogerie constituent le cœur de l’activité de la maison dont les pièces passent assez régulièrement en vente mais souvent sans être identifiées.

D’où l’intérêt de s’attarder sur ce bracelet en ébène et or typique des années 70 / 80. Les bijoux animaliers sont bien connus dans le patrimoine de l’atelier puisqu’ils ont produit tous un bestiaire entre les années 60 et 90. Je peux vous citer le cheval, le bélier, les guépards ou encore les lions. Aguttes présente aujourd’hui les dauphins mais a déjà vendu un léopard sur ivoire aussi fabuleux que la pièce qui sera vendue le 3 juillet prochain.

7- Lot 127 – L’inoubliable atelier Bellin

Médaille en or, rhodonite et chrysoprase. Estimation entre 4000 et 6000 euros. Photo : Aguttes

Il y a des ateliers inoubliables qui ont marqué l’histoire de la joaillerie et qui, pourtant, restent méconnus totalement du grand public. L’atelier Bellin est de ceux-là. Pourtant l’atelier du 62 rue Lafayette a vu de sacrées histoires et les anecdotes sont légions… Je pourrais vous parler de ce sultan qui venait y passer des heures pour laisser des commandes somptueuses qui firent les belles heures d’une adresse importante de la haute joaillerie.

Fondé en 1900, il est relancé par Jean et Pierre Bellin qui sont insculpés en janvier 1963. Ils ont travaillé pour les plus grandes marques dont Chaumet, FRED ou encore Mauboussin dont ils furent l’un des plus prolifiques fabricants.

La médaille zodiaque qui se présente vous rappellera très certainement les fabuleuses médailles de Van Cleef & Arpels. Rhodonite et chrysoprase habillent cette pièce imposante de presque 6 centimètres. Ce taureau a du chic et du choc, ma foi, il ne joue pas les figurants !

A bientôt !

ABOUT ME

marie chabrol

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