Le 25 novembre prochain, Maurice Auction proposera une très belle vente joaillerie avec de très jolies pépites. Et en particulier un écrin d’exception signé totalement de la maison Caen. Joaillier injustement oublié aujourd’hui, il s’affiche aujourd’hui de la plus belle des manières au travers de trois pièces parfaitement exécutées témoignant du niveau de maîtrise de l’atelier. Mais ce n’est pas tout. Parmi les 97 lots qui composent cette vente, vous y retrouvez bien d’autres maisons et autant de jolies histoires pour un voyage joaillier enthousiasmant.
1- Toujours avoir un Boivin dans son vestiaire
Si le collier de perles est un incontournable du vestiaire féminin, il le devient encore plus quand il s’enrichit d’un élégant fermoir de la maison René Boivin. Aussi simple que gourmand, ce fermoir bonbon serti d’une imposante citrine illumine d’une bien jolie manière ces deux rangs de perles akoya. Porté sur l’avant, sur l’arrière ou même de trois quart, cette pierre lumineuse autorise toutes les fantaisies. Signée et poinçonnée de la maison Boivin, cette pièce s’inscrit parfaitement dans les réalisation de la maison avec son volume généreux et la douceur de son dessin.
2- Le gui selon Camille Bournadet pour Van Cleef & Arpels
Depuis les années 50, le gui s’invite dans toutes les couleurs possibles chez Van Cleef & Arpels. Que ce soit en corail, en lapis-lazuli et même aujourd’hui en chrysoprase, cette collection qui existait sous forme de broches, de boucles d’oreilles ou encore de bracelets était aussi colorée que joyeuse. Et on aime beaucoup !
Si les bijoux Gui sont toujours signés Van Cleef & Arpels, il est intéressant de se pencher sur l’atelier qui les a fabriqué. Dans la majorité des cas, ce sont les initiales CB qui sont lisibles. CB pour M. Camille Bournadet, un atelier qui a travaillé pour VCA bien sûr mais aussi pour Cartier ou Lacloche. L’homme qui fonde son atelier en 1931 (insculpation en mars 1932) exerce jusqu’en 1972 quand son petit-neveu reprend l’atelier : M. Roger Mathon, qui fondera à la suite la Maison Mathon qui excelle encore aujourd’hui en matière de haute joaillerie.
3- Lot 6, 7 & 8 : La Maison Caen
Ce n’est pas tous les jours que trois pièces d’une maison oubliée et quasiment jamais identifiée dans les catalogue de ventes aux enchères se présentent en vente. Aussi quel plaisir de découvrir cet écrin de famille composé d’une broche fleur diamant, d’un très beau collier de perles fines et d’un bracelet Belle époque tout serti de diamants dont les différentes fabrications ont été intégralement réalisées par la maison Édouard Caen (Cf. p.9 du catalogue de la vente).
Fondée à Paris en 1859, cette maison initialement dédiée à la chaine va, au tournant du XXe siècle, évoluer vers une joaillerie raffinée où les diamants et les pierres de couleur dialoguent avec brio. Les rares pièces disponibles et les dessins de la maison témoignent d’un très haut niveau de savoir-faire. La première moitié du XXe siècle offre la production la plus exceptionnelle de l’atelier.
Motifs délicats et aériens, diamants, volutes ou encore motifs géométriques démontrent de l’attention de la maison pour l’évolution des modes. Injustement oubliée depuis sa disparition, elle est ici redécouverte et son talent mis en lumière de la plus belle des manière.
4- L’octogone par Boucheron
C’est là le talent des joailliers que de toujours repousser les limites de la technique. Si avoir un bijou, c’est bien, c’est encore mieux de pouvoir en avoir plusieurs en un. L’écrin Boucheron qui se présente avec cette rivière de diamants se veut totalement transformable et offre la possibilité de porter ce bijou en un collier ou en deux bracelets, s’adaptant ainsi à toutes les occasions.
Fabriquée en platine dans les années 1935, cette pièce offre au regard une forme harmonieuse relativement peu exploitée dans la joaillerie : l’octogone. Forme symbolique, on prête à cette construction géométriques de multiples significations car elle se situe à mi-chemin entre le carré et rond. Prisée des architectes pour la douceur de sa géométrie, elle a pourtant toute sa place en joaillerie où le chiffre 8 est intimement lié à la taille du diamant : mise en croix, mise en huit, puis réalisation de huit bezels, huit étoiles en table ou encore de huit pavillons en culasse.
Pas de doute à avoir, la sertissure octogonale est idéale pour donner toute sa lumière à une matière qui mit de nombreux siècles à se laisser dompter…
5- Miniaturiser le bijou avec André Vassort pour Van Cleef & Arpels
C’est un fait, le bijou est un objet souvent petit, souvent délicat et c’est justement ce qui fait son charme. La broche qui se présente est aussi adorable qu’elle est miniature. Son design en marguerite mettant en valeur un rubis non chauffé de Thaïlande avec son entourage de diamants fait immanquablement penser à une bague ou à un fermoir de collier. Et il s’agit certainement de cela à l’origine.
La transformation en broche donne ainsi lieu à un bijou miniature tout à fait étonnant. Lequel met en avant la technicité d’un atelier dévoué aux plus grandes maisons de joaillerie dont Van Cleef & Arpels, celui de André Vassort.
Fondé en 1955, il ferme en 1997 après plus de 40 ans de bons et loyaux services. Partenaire des grandes marques de joaillerie, il travaille pour Boucheron, Cartier ou encore pour Gérard pour ne citer que ces trois exemples. Ses pièces sont reconnaissables entre toutes et la présence de son poinçon affirme plus encore le savoir-faire. Il n’est dont pas étonnant que ce soit cette maison qui est réalisée cette opération délicate que la transformation vraisemblable d’une tête de bague en une délicate broche… Et que c’est beau !
6- Touchons du bois avec Van Cleef & Arpels
Le bois dans les bijoux Van Cleef & Arpels apparait durant la première guerre mondiale. Absence de métal, pénurie de pierres, il faut donc se montrer ingénieux. La collection « Touch wood » voit donc le jour en 1916. On la retrouve illustrée par Fabiano dans une série de publicités charmantes. Et la maison de joaillerie n’en reste pas là. Le bois va trouver une place de choix sur de très nombreux modèles de la maison.
Sensuel, élégant, chaleureux, portant chance selon le dicton, le bois offre une large palette de possibilités dans le bijou et dans l’horlogerie. Dans les années 30, la maison le décline en montre de poignet. Sa légèreté offrant la possibilité de la porter pour toutes les occasions dont le sport.
A la même époque, la pendulette de poche Domino est un régal pour les yeux. Quelques années plus tard, dans les années 50, voila que ce modèle se décline en bois, rétractable et donc pratique, mais aussi beau et ludique. De la taille d’un domino et légère, la pendulette s’habille ici de bois d’amourette, se déploie et se pose devant soi pour mesurer le temps, accompagnant le voyageur élégant soucieux de ne perdre ni l’heure ni son temps et surtout pas sa chance !
7- Les fleurs de Baccarat
Dans les années 1990, la maison Baccarat diversifie sa production et explore de nouveaux terrains créatifs. Elle inaugure ainsi le bijou, s’éloignant d’une sa production première de pièces décoratives d’exception. De nombreux créateurs vont travailler pour la maison tels que Catherine Noll, Philippe Giraud ou encore Elie Top qui signera en 2014 le Collier Louxor pour les 250 ans de la maison.
Parmi les modèles phares de la maison, la collection Hortensia va se décliner en grandes broches, en colliers, en bagues et en boucles d’oreilles. Le modèle existent dans différentes tailles et dans toutes les couleurs de cristal que peut produire la maison. Désormais introuvable, il faut le chercher en seconde main mais il demeure rare. C’est donc une chance que de voir se présenter ce modèle en parfait état.
La broche qui se présente porte le poinçon de Daniel Reinert, joaillier qui était basé en Moselle et qui travaillait alors pour la maison Baccarat pour la réalisation des montures en or et argent qui devaient accueillir les pièces en cristal.
A bientôt et bonnes enchères !
