Chers lecteurs francophones, vous trouverez ci-dessous, la traduction de mon article « Investing in gemstones : a good idea , », publié originellement sur le site Jewelry Connoiseur. La version américaine est accessible via ce lien.
Dear English readers, this story was originally published under the title « investing in gemstones : a good idea ? » on the Jewelry Connoisseur blog. This translation is mine. You can read the original article through this link. Enjoy !
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C’est une question que de nombreuses personnes se posent : peut-on investir dans les gemmes et générer un profit avec celles-ci ?
Le Hope Spinel : originaire du Tadjikistan, la pierre précieuse de 50,13 carats faisait partie de la collection Henry Philip Hope et n’etait pas apparue sur le marché depuis 1917. Estimée entre 220 000 et 300 000 US$, elle s’est vendue 1,4 million de dollars chez Bonhams en 2015, atteignant 30 000 dollars par carat. Record du monde pour un spinelle. Image: Bonhams.
Le sujet de l’investissement dans les pierres précieuses fait souvent la une des journaux, principalement au sujet de petits épargnants qui ont été séduits par des escrocs malhonnêtes présentant la chose comme facile pour gagner de l’argent. D’ailleurs, en juillet 2019, l’Autorité des marchés financiers (AMF) en France a publié sa liste noire des sociétés d’investissement dans le diamant, preuve que le sujet est pris au sérieux. Alors, est-il possible d’investir dans les pierres précieuses et de réaliser un profit ?
Le Orange Diamond : diamant VS1 en forme de poire, 14,82 carats, fancy vivid orange. Il s’est vendu 32 millions de dollars chez Christie’s, soit 2 398 151 dollars par carat.Image: Christie’s.
La pierre d’investissement existe-t-elle ?
La réponse est oui, mais elle n’est pas facile à trouver et nécessite des conseils fiables sur la qualité, la certification et la provenance. Il est essentiel que tous les éléments descriptifs de la pierre soient présentés aux acheteurs potentiels sur une documentation certifiée. Par exemple, un certificat GIA pour un diamant ou s’il s’agit d’une gemme colorée, un certificat de l’un des laboratoires de gemmologie les plus réputés tels que SSEF, Gübelin, AGL, Lotus ou GGTL.
Edahn Golan, expert de l’industrie du diamant, déclare : « Pour qu’un diamant soit un investissement, les acheteurs et les vendeurs doivent avoir une idée claire à tout moment de la valeur de ce diamant. Ceci afin qu’ils puissent décider d’acheter ou de vendre. Cet transaction ne peut se produire que dans un environnement commercial. C’est quelque chose qui ne peut pas avoir lieu dans un magasin. »
Il est important de se rappeler qu’investir dans une pierre ne signifie pas toujours que vous ferez un profit important lors de la revente. Comme l’explique Emmanuel Piat, un marchand de pierres précieuses basé à Paris, « Une belle pierre peut toujours se vendre, mais avec parfois peu de bénéfices et en temps de crise, une pierre exceptionnelle trouvera toujours un acheteur, même s’il sera peut-être nécessaire de concéder une perte. »
Ronny Totah, cofondateur de GemGenève et marchand spécialisé dans les perles naturelles et les saphirs du Cachemire, ajoute que « les pierres précieuses doivent être achetées pour leur beauté et surtout pour le plaisir qu’elles procurent. Il est vrai que certaines pierres ont pris de la valeur au fil des ans, mais ce qui s’est passé ne se reproduira peut-être plus. » Il convient donc d’être prudent.
Le Graff Ruby : une bague exceptionnelle sertie de diamants et d’un rubis birman parfait de 8,62 carats. Image: Sotheby’s.
Diamant ou pierre de couleur ?
Chaque type de pierre de la meilleure qualité peut être un investissement. Et Edahn Golan d’ajouter : « Pour un diamant de plus de cinq carats, couleur D, IF et polissage parfait ou de couleur tels que le rose, le rouge, l’orange, le vert ou le bleu avec une couleur parfaite et uniforme, ces diamants sont des pièces de choix pour les investisseurs. Les prix sans cesse records de ces pierres précieuses démontrent qu’elles constituent un investissement, et aussi un bon investissement. »
Le laboratoire Lotus de Bangkok suit et publie régulièrement les prix réalisés aux enchères par les rubis, les saphirs et les spinelles, montrant que les pierres de plus de cinq carats de couleur et de taille parfaites, avec des provenances historiques réalisent de très bons prix aux enchères depuis le fin des années 1980. Ce guide des prix montre également que la plupart des pierres ont été conservées à l’abri pendant, parfois, plusieurs décennies.
La rareté croissante de certains gisements retient l’attention des collectionneurs. Un exemple intéressant est le Graff Ruby de 8,62 carats, une pierre de Birmanie. Ce bijou a été acheté en 2006 par Graff pour 3,6 millions de dollars, ce qui équivaut à 424 000 $ par carat. Serti dans une bague, il a ensuite été vendu au financier grec Dimitri Mavromatis avant d’être racheté par Graff pour 8,6 millions de dollars en 2014.
Pour conclure, Ronny Totah ajoute : « Si nous voulons acheter (et non investir) dans des pierres précieuses, en espérant qu’elles conserveront une partie de la valeur, nous devrions privilégier les pierres relativement rares. Plus une pierre est rare, plus elle sera désirée lors d’une éventuelle revente. » Vous avez été prévenu !
Cette bague en diamant est sertie d’une alexandrite brésilienne naturelle et non traitée de 15,58 carats. Estimée entre 570 000 et 830 000 US$, elle s’est vendue à plus de 920 000 US$ chez Christie’s Hong Kong en 2012. Image: Christie’s.
Ce diamant VS2 de taille ovale, de 1,42 carat, rouge vif, de la mine de diamant Argyle, en Australie occidentale, était estimé entre 1,5 et 2,5 millions de dollars et vendu pour 2,1 millions de dollars à Christie’s à New York en 2014. Image: Christie’s.
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