D’un coté, il y a Pascal Béliard, joaillier installé dans le 9e arrondissement de Paris, au cœur du quartier dédié de la fabrication joaillière internationale. De l’autre, Valérie Reinert Dumas, une première vie dans la finance, une deuxième dans la joaillerie. A deux, ils ont créé DiamondHolic, un showroom installé avenue Mac-Mahon dans le 17e arrondissement de Paris. J’ai l’impression que c’était hier que leur attaché de presse me disait que j’allais adorer les rencontrer. Il avait raison. Pascal et Valérie font partis de ces êtres lumineux qui vous embarquent dans un univers qu’ils ont rendu unique. Avec humour, passion, technicité, ils vous parlent de leurs bijoux, de leur matière de provoquer la matière pour l’amener là où ils ont décidé et de leur vision d’une joaillerie moderne et audacieuse. Rencontre!
Valerie Reinert & Pascal Béliard. Photo: © Jean-Nicolas Reinertok
1- Bonjour Valérie et Pascal, racontez-nous le concept de Diamondholic?
C’est l’écrin de notre savoir faire, une rencontre de 2 joailliers passionnés. Nous avons voulu concevoir ce lieu unique pour offrir nos créations, nos idées, qu’elles soient uniques ou accessibles pourvu qu’elles soient vues dans notre boutique écrin, tel un boudoir. Que la magie que nous avons dans les yeux se reflète dans l’univers Diamondholic, que le client passe un bon moment, une expérience, une rencontre. Car l’Art si le bijou en est, doit être autant visuel que spirituel et avoir une atmosphère intime…
2- Comment vous êtes-vous rencontrés et pourquoi avoir décidé de vous associer?
Rayonnant chacun de notre coté dans ce même monde de la joaillerie, c’est tout naturellement que nos lumières se sont croisées, poussées par nos réseaux respectifs qui nous avait déjà promis à une belle aventure… dualité complice…
Bague Orkeo en or blanc, morganite et grenats démantoides. Photo: DiamondHolic / Gwenaelle de Contades
3- Quel sont les ADN respectifs d’un bijou Valérie Reinert et d’un bijou Pascal Beliard? Quel est l’ADN d’un bijou Diamondholic?
Un bijou Valérie Reinert est autant capable de refléter des lignes pures et modernes que des lignes inspirées par la nature. Identitaire le bijou VR est féminin et insolent.
Un bijou Pascal Béliard est complexe, pluriel, à la croisé des styles d’antan, un savant mélange de technique. Il est souvent masculin et irrévérencieux… Un bijou DiamondHolic serait effervescent, complexe mais subtile, un savant mélange unique d’une dualité complice qui s’oppose pour finir évidente…
4- Pourquoi avoir fait le choix du 17e arrondissement et vous être, ainsi, éloigné du quartier Vendôme?
La boutique est située au pied de l’arc de Triomphe .
Nous avons pris le temps et visité beaucoup de lieux avant que tout devienne limpide. S’il était sûr pour nous que nous ne voulions pas être dans les quartiers historiques de notre métier, il en était tout aussi évident que nous voulions trouver l’emplacement qu’aurait choisi de nos jours les créateurs de l’époque. Être dans un quartier qui bouge avec l’effervescence, la pluralité, le dynamisme de la place de l’étoile. La proximité de notre cliente de l’ouest Parisien et notre cliente internationale du triangle d’or du 8e, le coup de cœur fût immédiat.
Collection Single, en or jaune, en or blanc, diamants, saphirs, tourmalines, grenats, avec un centre plus conséquent (ici une améthyste). A mélanger, mixer, associer. Photo: DiamondHolic / Gwenaelle de Contades
5- Quelles sont vos formations et parcours professionnels respectifs?
Pascal: je passais tout son temps à dessiner au lieu de travailler, mon père était joaillier sur la place Vendôme, cela paraissait évident d’entrer dans une école renommée de Paris devenue depuis une branche de l’Ecole Boulle.
Un début de carrière place Vendôme chez Boucheron puis Cartier pour enfin créer mon propre atelier, prendre une fausse indépendance dépendante de la même place Vendôme… Qu’à cela ne tienne, c’était sans compter sur cette rencontre magique avec Valérie qui me redonnera l’envie d’avoir ma propre marque de pouvoir m’exprimer en mon nom… Diamondholic était né !
Valérie: j’ai étudié pour une carrière toute tracée après des études en école de commerce, spécialisée en bourse et finances. C’est naturellement que je m’épanouit à des postes clés dans le secteur bancaire. Une maman artiste et un papa qui se déplaçait beaucoup à travers le monde et qui rapportait immanquablement de quoi faire rêver sa tribu, j’ai toujours crée , « tordu le métal » ou fabriqué des bijoux avec des matériaux improbables.
L’éclat est ce qui caractérise ma 2ème vie professionnelle en lâchant tout pour redessiner les contours de sa vie. Tout s’enchaîne, l’Ecole Boulle, ma marque personnelle jusqu’à la rencontre avec Pascal et l’envie de s’exprimer à 4 mains, nous avons alors initié DiamondHolic.
Variation autour de l’émeraude avec ces paires de boucles d’oreilles en or blanc et diamants. Photo: DiamondHolic / Gwenaelle de Contades
6- Cela fait un moment que je vous suis et je note que l’une de vos signatures, ce sont ces sertis audacieux, résolument modernes. Pourquoi ce choix niessingesque?
Sans inspiration aucune, la modernité faisant, nos inspirations respectives nous ont mené à trouver ces ruptures qui font toute la magie de nos jours où nous nous différencions. Nos sertis équilibristes ne sont que la réponse à nos deux identités qui se rencontrent et qui donnent souvent un mélange de nos bijoux tel un crash test mais qui devient ultra contrôlé! La pierre se retrouve là perchée et nous n’avons d’autre choix que de concevoir la technique qui la fera tenir! Impossible que la matière nous résiste! Nous la plions à notre design à notre goût…
7- Est-ce que toutes vos pièces sont fabriquées à Paris?
Oh que oui ! Et à 100% dans toutes les étapes de la fabrication, dans notre Atelier du 9è à Paris où à la boutique.
Bague Dubaï en or jaune et héliodore. Photo: DiamondHolic / Gwenaelle de Contades
8- Comment vous positionnez-vous dans le débat actuel autour de la traçabilité des métaux et des pierres? Comment assurez-vous votre approvisionnement?
Nos achats suivent cette même tendance, l’atelier est certifié Responsible Jewelry Council, nos fournisseur sont également RJC, notre or est recyclé, nos pierres sont traçables et nous faisons attention à leurs provenance.
Nous achetons nous-même et contrôlons nos achats.
9- Quelles sont vos matières gemmes préférées?
Le Diamant bien entendu… en étant au top des 4C mais les couleurs et la complexité des autres pierres nous touchent tout autant.
Bague en or jaune et blanc, agate flamme. Photo: DiamondHolic / Gwenaelle de Contades
10- Comment avez-vous franchi le cap de cette année et demi? Et quels sont vos projets pour la marque?
Ce fut une période très difficile d’autant que nous venions d’ouvrir cette nouvelle entité. Cependant nous avons eu de belles rencontres et un accueil très chaleureux de la part de la presse.
Nous envisageons de participer à des salons internationaux dès que les vols seront ré-ouverts et sous très peu de temps notre tout nouveau site internet avec un espace shopping verra le jour ….
Bague en or jaune et grenat. Photo: DiamondHolic / Gwenaelle de Contades
A bientôt!