Rencontre avec Julie Varnier

Sep 27, 2015

Les salons sont souvent l’occasion de rencontres passionnantes. Et à ce titre, l’espace de la Mission des Métiers d’Art de Lorraine ne m’a absolument pas déçu par ses propositions et surtout par la qualité de celles-ci. Et c’est ainsi que j’ai rencontré la jeune créatrice Julie Varnier. Je vous propose donc de partir à sa rencontre et de découvrir les pièces qu’elle fabrique dans son atelier de la Meuse (55). Et autant vous prévenir, si c’est complétement différent de ce que je vous montre habituellement ses bijoux sont néanmoins véritablement inspirants.

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Collier Passiflore, cuir, coton et perle. Photo : Julie Varnier

Julie a 27 ans et elle est installée dans la Meuse, dans son village de Villers-Le-Sec. Le textile fait parti de sa vie depuis plusieurs années désormais, la création de bijoux contemporains aussi et j’ai eu envie de vous raconter son passionnant parcours. À l’origine de tout cela, il y a déjà un Baccalauréat option « Arts Appliqués » et surtout une admission et un cursus réussi dans l’une des écoles d’art les plus atypiques de Paris : l’École Supérieure des Arts Appliqués Duperré.

Deux ans d’études plus tard, elle décroche son Diplôme des Métiers d’Art (DMA) en textile. Mais surtout, cette période aura été l’occasion pour elle de rencontrer et de travailler avec Diana Brennan qui fut son enseignante. Designer textile et originaire d’Australie, elle initie ses étudiants – dont Julie – à la maitrise du volume dans la création textile. Elle va aussi lui faire approcher puis s’approprier la technique de la vannerie qui va ainsi devenir l’une des signatures des pièces que réalise cette jeune créatrice.

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Collerette Bomarea, en cuir et coton. Photo : Julie Varnier

Afin d’obtenir son diplôme, Julie devra soumettre un travail sur un thème donné. Elle choisira alors un sujet naturaliste en s’inspirant puis en réinterprétant la faune et la flore de Namibie. L’Afrique arrive par sa famille, des amis en Namibie, des voyages et finalement c’est l’évidence. Et cela se retrouve aisément dans le travail qu’elle présente au public.

En 2009, elle monte à la suite de ses études un projet avec une amie afin d’aller étudier et travailler sur les Wax, ces tissus typiques de l’Ouest Africain. Baptisé « Terres de couleurs », elles concrétisent celui-ci avec l’aide des bourses Paris Jeune Aventure et Envie d’Agir. 8 mois de voyage et de rencontres entre le Sénégal, le Mali et le Burkina-Faso. Il faut alors écouter Julie parler de cette aventure, de la possibilité de rentrer dans les atelier et du travail avec les artisans locaux.

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Impressionnante manchette en cuir, coton et perles présentée dans les main de Julie sous la lumière de la grande verrière du Grand Palais. Photo : Le Gemmologue

C’est durant ce voyage que le bijou entre alors dans sa vie. D’abord par la fabrication d’un petit métier à tisser en bronze puis par l’initiation et l’appropriation de techniques africaines autour du tissage avec des perles. À son retour fin 2009, elle initie une exposition photo qui durera un mois à Ligny-en-Barrois. C’est à cette époque qu’elle fait la connaissance de la Mission Métiers d’Art de Lorraine.

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Collier Bomarea, cuir, perles et coton. Photo : Neozia Photographies

Puis c’est le départ, à nouveau. Cette fois-ci, direction Bamako où elle pose ses valises durant 6 mois. Elle y monte un atelier et travaille autour du vêtement et des bijoux. Surtout, elle s’approprie encore un peu plus les matières premières qui constituent l’essence même de sa création : le cuir, le coton et les perles. Elle réalise aussi qu’il lui manque une certaine technicité sur la couture. En 2010, elle revient alors en France et décide de reprendre sa formation.

Elle passe avec succès un CAP Couture flou à Thaon-les-Vosges puis enchaine auprès de la Chambre Syndicale de la Couture de Paris une formation « Patronage et coupe à plat ». Elle souhaite alors se spécialiser dans la technique de la gradation qui consiste à pouvoir modifier la taille d’un vêtement, car avant la création, Julie est surtout technicienne. Elle veut maitriser et gérer la forme du vêtement comme de l’objet qu’elle conçoit.

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Collier Pissenlit, cuir, coton et perles. Photo : Julie Varnier

S’installer à son compte devient une évidence et elle saute le pas en 2012 en initiant l’Atelier Kumb’ailée. Elle divise alors sa production en deux lignes distinctes : des pièces en chutes de tissus (Wax, Coton, Basin) et des pièces incluant les techniques de la vannerie et du tissage à base de cuir, coton et perles…

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Détail de la technique sur le collier Oeil de Paon. Photo : Julie Varnier

Elle propose principalement des pièces uniques pour lesquelles tout commence par le dessin. Depuis la création de son atelier, elle a participé à plusieurs expositions telles que Mode et Tissus ou Le Petit Bazar. Au début de l’année 2015, elle a eu l’honneur d’être sélectionnée pour le Pôle Bijou de Baccarat dans le cadre du projet de défilé « De fil en bijoux » et ainsi de créer des parures pour habiller les vêtements fabriqués par la créatrice Valérie Lamotte. Enfin, concluons que Julie a été sélectionnée cette année pour faire partie de l’ouvrage Femmes d’art des métiers d’art édité par 11-13 éditions. La biennale du Grand Palais lui permet cette année d’exposer à un public choisi et exigeant ses créations colorées et joyeuses !

Je vous engage à aller la découvrir lors d’une prochaine exposition à Paris où ailleurs, mais aussi à aller visiter son site internet, à lever le pouce sur Facebook. Elle le mérite amplement. Et aussi, bien entendu, à vous laisser tenter par l’une de ses jolies pièces.

Julie Varnier – Atelier Kumb’Ailée

www.kumbailee.blogspot.fr

kumbailee@gmail.com

(+33) 0672211753

À bientôt !

À propos

marie chabrol

Bonjour, je m’appelle Marie. Conférencière, consultante & formatrice, j’écris avec passion sur l’univers de la joaillerie.

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Voici ma bibliothèque idéale. Tous ces livres font partis de ma propre bibliothèque et je les relis toujours avec un immense plaisir.