Ramon Puig Cuyas se dévoile à Paris

La possibilité d’une vraie rétrospective du travail de Ramon Puig Cuyas à Paris tient presque d’un miracle. Lequel a pourtant eu lieu et se tient actuellement à la Galerie La Joaillerie par Mazlo à Paris jusqu’au 18 mai 2019. Aussi, si vous ne devez voir qu’une exposition de bijoux durant ce glacial printemps parisien, c’est celle-ci. En effet, depuis la 11 avril, la galerie vous propose de vous plonger dans l’œuvre de ce grand nom du bijou contemporain afin de découvrir un juste mélange entre ses dessins et ses réalisations depuis 1985 jusqu’à aujourd’hui. Un tour de force admirablement mis en scène où les pièces, aussi étonnantes qu’enthousiasmantes, se répondent parfaitement et permettent de mieux saisir la personnalité de cet inlassable créateur.

The possibility of a real retrospective of Ramon Puig Cuyas’ work in Paris is almost a miracle. Which however has taken place and is currently held at the Galerie La Joaillerie par Mazlo in Paris until May 18, 2019. Also, if you only have to see an exhibition of jewels during this icy Parisian spring, this is it. Indeed, since April 11, the gallery offers you to immerse yourself in the work of this great name of the contemporary jewelry to discover a fair mix between his drawings and his achievements since 1985 until today. A tour de force beautifully staged where the pieces, as surprising as they are enthusiastic, answer perfectly each other and make it possible to better grasp the personality of this tireless creator.

Ramon puig cuyas, la joaillerie par mazlo

« No 1469 ». Broche / Brooch, 2012. Série « Subtle Architectures ». Métal oxydé, turquoise reconstituée, mélaminé. Oxidized metal, turquoise reconstituted, melamine. Photo : La Joaillerie par Mazlo

Ramon puig cuyas, la joaillerie par mazlo

« No 1654 ». Broche / Brooch, 2016. Série « Genesis ». Métal oxydé, émail sur acier, basalte. Oxidized metal, enamel on steel, basalt. Photo : La Joaillerie par Mazlo

Mais peut-être vous demandez-vous qui est Ramon Puig Cuyas ? Né en 1953, à Matarò (Espagne), il se destine dans un premier temps à l’illustration. dans cette optique, il étudie entre 1969 et 1974 à l’Escola Massana de Barcelone. Il s’initie au design d’objets et va progressivement glisser vers le bijou. Il impose petit à petit son regard artistique à la fois comme designer tout en étant artisan et donc fabricant de ses propres croquis. Puis, il va également devenir une voix puissante du bijoux contemporain en devenant professeur puis Responsable du Département de Design de Bijou à l’Escola Massana. Entre 1977 et 2016, il enseigne et dirige ce département dont la qualité n’est plus à démontrer. Reconnu et éminemment respecté, il est invité à donner des cours à l’étranger et intervient en France, au Danemark, en Finlande. En 1988, le Royal College of Art de Londres ; en 1990, à Helsinki ; en 2006, à l’Académie des Arts d’Estonie de Talinn… etc.

But maybe you wonder who Ramon Puig Cuyas is ? Born in 1953, in Matarò (Spain), he is destined at first to the illustration industry. For that, he studied between 1969 and 1974 at the Escola Massana in Barcelona. He begins to design objects and will gradually slide towards the jewel. He imposes little by little his artistic mind as a designer while being a craftsman of his own sketches. Then, he will also become a powerful voice of contemporary jewelry becoming professor then Head of the Department of Jewel Design at Escola Massana. Between 1977 and 2016, he teaches and directs this department whose quality is well established. Recognized and eminently respected, he is invited to give courses abroad and intervenes in France, Denmark, Finland. In 1988, the Royal College of Art in London; in 1990, in Helsinki; in 2006, at Taloni’s Academy of Arts of Estonia … etc.

Ramon puig cuyas, la joaillerie par mazlo

« No 990 ». Broche / Brooch, 2004. Série « Walled Gardens ». Argent, mélaminé, tourmaline, perle, onyx, coquillage. Silver, melamine, tourmaline, pearl, onyx, shell. Photo : La Joaillerie par Mazlo

Ramon puig cuyas, la joaillerie par mazlo

« L’ORACLE HA PARLAT – No 507 ».  Broche et sa boite / Brooch and its box, 1995. Série « Impressions of Atlantis ». Métal oxydé, argent. Oxidized metal, silver. Photo : La Joaillerie par Mazlo

Son œuvre est une ode à la simplicité des matériaux et à la démocratisation du bijou. Celui-ci doit être beau mais peut être constitué de matières simples, souvent issues d’un process de récupération. Cette démocratisation de l’œuvre plaide également pour l’autonomie du créateur. Autant que possible, celui-ci doit être en mesure de la réaliser entièrement et ainsi, il doit connaitre les gestes comme les techniques qui lui sont nécessaires. Au contraire de la joaillerie qui se veut collective par sa complexité mais également plus élitiste, les pièces de Ramon Puig Cuyas sont le résultat d’une démarche individuelle et deviennent également plus accessibles. Pourtant si la joaillerie est plus simple à décoder car souvent figurative, ici – au contraire – il faut accepter de se laisser entrainer dans un univers onirique dont la poésie imprègne le moindre élément. A l’image des pièces de la « Erfurt Suite » qui sont un hommage aux routes qui défilent par delà les vitres des voitures ou des trains. Rappelant inexorablement, à titre plus personnel, les voyages de l’enfance sur les routes du Sud qui me menaient chez mes grands-parents…

His work is an ode to the simplicity of the materials and the democratization of the jewel. It must be beautiful but can consist of simple materials, often from a process of recovery. This democratization of the work also pleads for the autonomy of the creator. As much as possible, he must be able to realize it entirely and thus, he must know the gestures as the techniques that are necessary for him. Unlike high-end jewelry that is collective in its complexity but also more elitist, Ramon Puig Cuyas pieces are the result of an individual approach and also become more accessible. Yet if high-end jewelry is easier to decode because often figurative, here – on the contrary – we must accept to be dragged into a dream world whose poetry permeates the least element. In the image of the jewels of the « Erfurt Suite » which are a tribute to the roads that pass through the windows of cars or trains. Recalling inexorably, more personally, the childhood journeys on the roads of the South that led me to my grandparents home…

Ramon puig cuyas, la joaillerie par mazlo

« No 1551 ». Broche / Brooch, 2014. Série « Suite d’Erfurt: Transparencias of the forgetfulness ». Métal oxydé, émail sur acier. Oxidized metal, enamel on steel. Photo : La Joaillerie par Mazlo

Ramon puig cuyas, la joaillerie par mazlo

« No 1767 ». Broche / Brooch, 2018. Série « Maps to get lost in the Forest ». Métal oxydé, feuille d’argent et émail sur acier, albâtre. Oxidized metal, silver leaf and enamel on steel, alabaster. Photo : La Joaillerie par Mazlo

Depuis 1985, Ramon Puig Cuyas evolue en réalisant des séries plus ou moins longues. Il reconnait lui-même ne pas se limiter et explorer tout ce que sa créativité lui offre. Si toutes les séries sont remarquables, certaines peuvent toucher plus intimement. C’est, là encore, la force du bijou contemporain. Nous retiendrons, entre autres, les ensembles « Utopos », « Natura Morta », « Archipelagos »,  et la récente « Suite de los sonidos de la Tierra » qui propose des cartes abstraites du ciel. D’ailleurs, l’homme est collectionné, ses pièces toutes numérotées et pour beaucoup présentes dans de grands musées tels que le Fonds permanent du Bijou Contemporain de Cagnes-sur-Mer, le Musée des Beaux-Arts de Montréal, le MAD de New-York, le MFAH de Houston ou encore le LACMA de Los Angeles. Alors, allez voir ses créations, respirez-les et laissez-vous enivrer par son immense talent. Cette addiction n’est définitivement pas mauvaise pour la santé.

Since 1985, Ramon Puig Cuyas evolves by realizing more or less long series. He recognizes not to limit himself and explore all that his creativity offers him. If all the series are remarkable, some can touch more intimately. This is, again, the strength of contemporary jewelry. We will remember, among others, the ensembles « Utopos », « Natura Morta », « Archipelagos », and the recent « Suite of the sonidos de la Tierra » which offers abstract maps of the sky. Moreover, the man is collectible, his pieces all numbered and for many present in major museums such as the Permanent Fund of the Contemporary Jewel of Cagnes-sur-Mer, the Museum of Fine Arts of Montreal, the MAD of New York, the Houston’s MFAH or Los Angeles’ LACMA. So, go see his creations, breathe them and let yourself be enjoyed by his immense talent. This addiction is definitely not bad for health.

Ramon puig cuyas, la joaillerie par mazlo

« No 1626 ». Broche / Brooch, 2016. Série « Suite Antarctica ». Métal oxydé, corail blanc reconstitué, basalte. Oxidized metal, reconstituted white coral, basalt. Photo : La Joaillerie par Mazlo

Ramon puig cuyas, la joaillerie par mazlo

« No 1794 ». Broche / Brooch, 2018. Série « Sounds from the Earth ». Métal oxydé, feuille d’or et émail sur acier, granit, corail blanc reconstitué. Oxidized metal, gold leaf and enamel on steel, granite, reconstituted white coral. Photo : La Joaillerie sur Mazlo

À bientôt !

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