La maison Verger Frères

Juil 25, 2014

Les pièces de la maison Verger frères sont plutôt rares en ventes aux enchères et quand cela arrive, elles atteignent des sommes importantes. Pourtant ils sont méconnus du grand public. Un ensemble de deux bracelets est récemment passé en vente il y a quelques semaines chez Sotheby’s. J’en avais parlé dans l’article consacré aux pièces importantes de cette vacation. En regardant les résultats, je me suis aperçue que ces bracelets, estimés entre 20.000 et 30.000 £, avaient plus que doublé les estimations. Ils ont ainsi été vendus pour 74,500 £. Et je me suis dit qu’un article consacré à cette maison serait de bon ton. Je vous invite donc à me suivre pour découvrir un peu mieux la famille Verger.

L’histoire commence avec Ferdinand Verger, le père. Il initie la maison en 1872 mais dépose sa marque en 1896 sous le poinçon « FV ». Il est bijoutier mais surtout horloger. En effet, l’horlogerie et la fabrication de mécanismes de précision resteront les principales spécialités de la maison. Ferdinand a deux fils : George et Henri. Formés dès l’enfance, ils seront au plus près de ce secteur qu’est la joaillerie. Les archives nous apprennent que le 14 juin 1910, Ferdinand Verger fait modifier le poinçon « F.V. ». Il semble que ce soit courant 1911 que ses fils le rejoignent pour prendre sa suite. L’entreprise se transmettra alors familialement jusqu’après la deuxième guerre mondiale. C’est à partir de cette date que la compagnie devient « Verger frères », le poinçon se transforme alors en « V.F. ». Ils sont alors installés au 51 de la rue Saint-Anne à Paris.

Si cette maison est très peu connue du grand public, c’est surtout parce que ce sont des fabricants. Ils signent peu de pièces en nom propre mais officient pour les plus grands de la place Vendôme et de la rue de la paix. Ils travaillent pour l’Europe entière mais aussi avec les USA. Ainsi retrouve-t-on le poinçon de la maison sur des mécanismes pour la maison Lacloche, Van Cleef and Arpels, Tiffany, Cartier, Boucheron pour ne citer qu’eux. Mais la maison Verger ne serait rien sans la maison Vacheron Constantin. Le père, Ferdinand, commence sa carrière comme agent pour cette maison. Par la suite, il continuera à travailler avec eux, puis ses fils prendront le relais à son décès en 1928, et ce jusqu’en 1938.

La maison connaitra ses heures de gloire durant les années folles. C’est une signature importante et recherchée de l’Art Déco. Elle perdurera puis changera de mains après la guerre quand elle est reprise par la maison Lenfant pour devenir « Verger & Co. ». Le dernier des Verger, Jacques, rejoindra durant les années 50 la maison de joaillerie Marshak où il exercera son art de la joaillerie et du commerce. La maison Verger tombera complétement dans l’oubli dans les années 60-70. Les archives de la maison seront reprises dans les années 2000 par l’Atelier Bouder, fabricant bien connu dans le métier. La maison a donc décidé depuis un peu plus d’une année de relancer le nom en rééditant quelques modèles mais aussi en proposant des créations inédites. En attendant je vous propose de découvrir quelques très belles pièces typiques de la production de la maison.

« La maison d’Hortense », fut créée par la maison Verger frères pour la maison Van Cleef & Arpels dans les années 30. À l’origine, c’était un aquarium commandé par un maharadjah pour sa grenouille. Plus tard, celui-ci fut modifié pour devenir une cage à oiseaux abritant un couple d’inséparable en émeraude. Elle fut vendue chez Christie’s en 2009 pour plus de 120.000 $. Photo : The jewelry loupe.

Cette montre de poche fut fabriquée pour la maison Lacloche. Elle est en or, diamants, émail et perles fines. Elle est typique de la production de la maison entre 1920 et 1930. Photo : Bonhams

Planche de dessins pour des projets de montres par la maison Verger frères entre 1920 et 1930. Photo : la cote des montres

Bracelet en or et diamant signé de la maison Boucheron mais réalisé par la maison Verger, vraisemblablement dans les années 40-50. Photo : Artcurial

Rare pendulette mystérieuse réalisée par Georges Verger vers 1931 pour Black, Starr, Frost-Gorham, Inc. Elle fut dessinée par Vladimir Kakovsky. Platine, or jaune, nacre, lapis-lazuli, turquoise, cristal de roche, onyx noir, sertie de diamants et d’émeraudes, avec clé pour le remontage et la mise à l’heure. Elle fut vendue chez Patrizzi & Co. en 2009. Elle était estimée entre 500.000 et 600.000 $. Photo : Tendance horlogerie.

À  bientôt !

À propos

marie chabrol

Bonjour, je m’appelle Marie. Conférencière, consultante & formatrice, j’écris avec passion sur l’univers de la joaillerie.

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