Rencontre avec la maison Cadik Paris

Oct 28, 2014

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Il y a quelques jours, je m’installais dans le bureau d’une maison discrète située dans le 9e arrondissement de Paris – « Le quartier des diamantaires » – afin de rencontrer deux frères investis depuis de longues années déjà dans la joaillerie parisienne. Mais avant de vous présenter Laurent et Jean-Michel Cadik, retour sur une saga familiale qui prend ses racines au bord du Bosphore, à Istanbul…

Si l’histoire naît plus tôt encore, les documents familiaux les plus anciens remontent au début du XIXe siècle. L’arrière grand-père fabriquait des parements mais aussi des souliers recouverts de perles fines sous le Sultanat, le grand-père Jean Cadik devient négociant en perles fines et objets d’art. De nombreux cousins travaillent aussi dans ce secteur. Installés dans le non moins célèbre Grand Bazar à Istanbul, ils vont transmettre à leurs descendants la passion des belles matières et des beaux objets. Déjà la famille possède des attaches en France mais aussi ailleurs en Europe, comme en Suisse par exemple. Les enfants de cette famille baignent dans les gemmes, les perles fines mais aussi les bijoux dès leur enfance. De quoi faire naître des vocations et pas des moindres !

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Bracelet comportant des pompons tissés, le tout réalisé entièrement à la main par Michel Cadik. Perles de culture d’eau douce, spinelles et cordon de soie en passementerie. Photo : Maison Cadik

Michel Cadik, fils de Jean Cadik et père de Laurent et Jean-Michel s’intéressa dès son plus jeune âge aux pierres. Poursuivant ses études en Suisse, il se perfectionnera auprès de son oncle, Léon, qui était l’un des plus grands experts en perles fines du pays. Il va ainsi apprendre le métier d’enfileur de perles : résilles, dentelles ou encore pompons en perles et pierres n’auront plus de secrets pour lui. Il perfectionnera les techniques existantes mais développera en sus ses propres techniques de fabrication.

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Le collier présenté ci-dessus est une enfilade de boules tissées à la main et réalisées en spinelles, saphirs et émeraudes. Photo : Maison Cadik

Ses premiers colliers datent des années 60, perles, pierres multicolores, saphirs, rubis, émeraudes, spinelles, onyx, corail, marqueront ses créations empreintes d’une modernité indémodable. Dans les années 70, les pompons tissés apparaissent dans les parures et marqueront le style remarquable de ce créateur. Après avoir vécu en Suisse, il retourne auprès de son père en Turquie et, en 1975, s’installe en France et se constitue une clientèle située place Vendôme, rue Saint-Honoré ainsi qu’au Louvre des Antiquaires. Jamais les créations ne porteront son nom, mais elles seront vendues partout dans le monde. Le style orientaliste et coloré séduira de nombreuses clientes en France comme dans les pays du golfe, Michel Cadik réalisant selon son inspiration comme d’après des dessins des pièces uniques.

Entre deux créations, Michel va rencontrer son épouse et 1984 verra la naissance de Laurent, puis 1987, celle de Jean-Michel. « Je me souviens d’avoir joué avec des perles dès mes deux ou trois ans. Notre père travaillait à la maison, donc très vite nous avons appris à son contact. Vers huit ans, je m’amusais à faire des motifs en perles à ses côtés. » nous confiait Laurent durant cet entretien. Néanmoins, la joaillerie n’est pas le choix premier des deux garçons. Laurent de son côté choisira des Arts graphiques quand Jean-Michel partira vers des études commerciales. Le retour aux sources s’opère en 2001 pour l’aîné qui rentre en apprentissage dans le quartier du Temple (Paris 3e). Durant dix ans il se formera au métier et en 2003, il devient meilleur apprenti de France en joaillerie. La création de bijoux comme la restauration de pièces anciennes rythment son quotidien. L’idée de faire perdurer la Maison familiale fera son chemin tranquillement pour se réaliser il y a quelques années.

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Broche diamants 1

Travail à la cheville : étape de fabrication d’un solitaire sur la première photo et étape de restauration avec la vérification du sertissage d’origine sur une broche diamants du XIXe siècle. Photo : Maison Cadik

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Paire de peignes en platine, diamants et écaille de tortue réalisée au début du XXe siècle par la maison Boucheron. Restaurée par la maison Cadik (photo).

Aujourd’hui installé en plein cœur du 9e arrondissement de Paris, Laurent Cadik perpétue l’histoire initiée par sa famille. La restauration de pièces anciennes lui permet de faire perdurer des objets à forte connotation émotionnelle pour les propriétaires. Cela lui donne aussi la possibilité de continuer à se former car, les métiers artisanaux forcent à se remettre constamment en question. « La technique ne souffre pas d’approximation » nous disait-il ce soir-là. Elle trouve son aboutissement dans le travail de création au service d’une clientèle privée mais aussi de marchands. Laurent propose des pièces faisant la part belle à la matière – or et platine principalement – et aux pierres gemmes – diamants, spinelles, tsavorites, saphirs…etc. – afin de satisfaire aux exigences des personnes qui viennent à sa rencontre. La Maison compte actuellement trois personnes. Engagée dans une démarche de transmission, une apprentie fait partie de l’effectif de la maison. Plusieurs professionnels parisiens extérieurs – sertisseurs, polisseurs, diamantaires… – apportent leurs savoir-faire en collaborant étroitement avec l’entreprise. Jean-Michel, qui était présent lors de cette rencontre, rejoindra l’aventure d’ici quelques mois. Après avoir été formé par son père mais aussi chez plusieurs diamantaires, il souhaite apporter son expertise dans la poursuite de l’aventure familiale. « Travailler en famille fait parti de notre héritage. Déjà il y a quelques années, on y pensait mais sans que cela ne soit encore sérieux. Désormais cela apparait comme une évidence. »

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Bague de création en or gris palladié, pavage en tsavorites pour 0,8 carats et diamants pour 0,6 carats. Le centre est une tourmaline verte de 28 carats. Photo : Maison Cadik

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Ensemble de bagues de fiançailles créées par la maison : 1- or gris palladié, pavage composé de 37 diamants pour 0,2 carats, centre diamant de 0,4 carats (pierre client); 2- or gris palladié, pavage composé de 124 diamants pour 0,4 carats, centre diamant de 1,06 carats E Si1 (pierre client); 3- or gris palladié, pavage composé de 80 diamants pour 0,6 carats, centre diamant de 0,9 carats E. Photo : Maison Cadik.

Rencontrer Laurent et Jean-Michel, c’est prendre le temps d’écouter des passionnés par le secteur de la joaillerie. Les anecdotes sont nombreuses et les histoires aussi savoureuses et brillantes que les créations que nous propose l’atelier. À la question de savoir où ils seront dans quelques années, « dans notre propre boutique, j’espère, et pourquoi pas Rue Saint-Honoré ! Nous verrons bien. » lance Laurent avec un grand sourire. Et c’est tout le bien qu’on leur souhaite !

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Solitaire diamants sur platine, pierre de centre de 5,8 carats (pierre client). Photo : Maison Cadik

Vous souhaitez contacter la maison Cadik, un site internet est à votre disposition afin de découvrir encore un peu plus l’atelier : www.cadik.fr

Par ailleurs, vous pouvez aussi prendre directement rendez-vous en téléphonant au 09 83 27 17 21 ou par mail à l’adresse suivante : contact@cadik.fr

 À bientôt !

À propos

marie chabrol

Bonjour, je m’appelle Marie. Conférencière, consultante & formatrice, j’écris avec passion sur l’univers de la joaillerie.

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Voici ma bibliothèque idéale. Tous ces livres font partis de ma propre bibliothèque et je les relis toujours avec un immense plaisir.