BIJORHCA Paris retrouve sa dimension précieuse

Déc 3, 2019

Début Septembre 2019, du 6 au 9, avait lieu le salon BIJORHCA Paris à la Porte de Versailles. Alors que je commence déjà à scruter les nouveautés et le programme de l’édition de Janvier 2020 que je vous ferai vivre, j’avais envie de revenir sur mes découvertes la dernière édition de l’année 2019. Au programme, de jeunes maisons talentueuses qui méritent qu’on parle d’elles, des artisans reconnus pour leurs compétences et leurs savoir-faire et, bien entendu, des matières aussi atypiques que réjouissantes qui ouvrent – toujours plus – de nouvelles perspectives dans l’univers de la bijouterie et de la joaillerie.

Une cire réalisée par Jean Boggio. Video : Marie Chabrol

Premiers pas dans le salon et premières bonnes impressions : des couleurs douces et agréables accueillent le visiteur. Finie la musique forte qui rendait souvent la visite difficile et place à une bande-son plus sereine qui facilite la visite et la découverte des 345 exposants. Un avis partagé par la plupart des acheteurs avec lesquels je me suis entretenue. Cette année, encore, le salon a reçu la visite de plus de 12,000 acheteurs qui se sont déplacés pour découvrir 40 nationalités venues présenter leurs cultures, leurs spécificités créatives et leurs inspirations.

bijorhca paris

Les jolies pièces en porcelaine par Vesna Garic. Photo : Marie Chabrol

bijorhca paris

Manchette en bronze doré et agate par Jade Jewellery. Photo : Marie Chabrol

Alors que le salon s’emploie à faire revenir le secteur précieux et à recréer une véritable dynamique autour des maisons qui travaillent les métaux tels que l’or, le platine et les pierres gemmes, il fallait noter la présence de nombreuses entités inédites jusqu’à là : la Maison Piat qui est venue faire une démonstration de taille de pierres, la maison Bermudes qui a présenté aux visiteurs le difficile métier de polisseur sur bijoux, la présence de Jean Boggio pour le travail sur cire ou de Genevieve Cailleteau qui a introduit les curieux à l‘art de l’enfilage de perles sur fils de soie. Une manière de retisser un lien entre les visiteurs, les acheteurs mais également les professionnels présents. Un excellent moyen de rappeler que le bijou n’est pas un objet facile à fabriquer, que ce n’est pas du loisir créatif et qu’il est nécessaire de posséder un réseau de techniciens compétents pour pouvoir assurer la fabrication d’une ligne qualitative et durable dans le temps. D’ailleurs, la Maison Bellonor était également présente durant la totalité de BIJORHCA Paris pour réaliser une performance : la fabrication entière d’une bague joaillerie sur quatre jours tout en répondant aux questions : un beau challenge !

bijorhca paris

Broche par Michael Michaud en bronze patiné et perles d’eau douce. Photo : Marie Chabrol

J’ai commencé ma visite avec Nazuna et un plaisir immense de voir revenir Minoru Miki, le généreux créateur de cette maison japonaise dont les bijoux inspirés par la nature sont aussi poétiques que délicats. Ici le choix des pierres et la position des diamants sont soigneusement étudiés. Il ne s’agit pas de sertir des pierres pour en proposer le plus possible. Ici les pierres racontent une histoire, figurant la rosée sur une feuille, illuminant le centre d’une fleur ou encore laissant à penser que la pluie s’est attardée sur un pétale. Tout en délicatesse, le créateur nous rappelle à quel point le japon vit en osmose avec la nature et pourquoi elle est une source d’inspiration sans fin pour les joailliers.

Les bagues modulables de la maison Persta. Video : Marie Chabrol

Il était impossible de manquer les talentueux créateurs de la maison Persta que je suis désormais avec plaisir dans leurs aventures joaillières. Les deux frères, lauréats du concours Chall’Angel, présentaient leurs nouvelles pièces mais également toute leur gamme autour des pièces modulables, leur signature. La maison propose des bijoux avec une qualité irréprochable, signe d’une longue expérience dans les meilleurs maisons de haute joaillerie parisiennes, où les diamants, les opales, la nacre ou encore les perles se répondent et vous invite à créer la bague la plus unique. Alors, suivez leurs actualités et courez les découvrir dès que vous le pourrez !

bijorhca paris

Les colliers de Jade Jewellery. Photo : Marie Chabrol

bijorhca paris

Les broches en origami par Joyas de Papel. Photo : Marie Chabrol

En parlant de matières, je me suis longtemps perdue sur le stand de la maison Terre, spirit of stones. Basée en Allemagne, l’entreprise propose des bagues en argent extrêmement simples où l’intérêt réside dans les matériaux qu’elle offre : ici de l’Astrophyllite, là de l’Eudialyte ou encore de la cobaltocalcite. J’aurais pu scruter les plateaux des heures entières et sortir toutes les pièces. J’adore l’idée que la joaillerie sorte de sa zone de confort et innove dans ses propositions. J’ai continué ma quête de matière avec la jeune Vesna Garic qui proposait une petite collection en porcelaine. Basée à Paris, la jeune femme – adhérente aux Ateliers d’Art de France – travaille cette matière en la rehaussant d’or liquide. Et si vous vous posez la question , la réponse est « non, ce n’est pas fragile ! » Enfin, j’ai découvert avec joie le stand de la maison espagnole Joyas De Papel qui propose des bijoux à partir d’origami japonais : ici un adorable petit kimono sur une épingle, la des petits éventails sur un collier, ailleurs de minuscules grues sur des boucles d’oreilles. Un travail précis et délicat que j’admire particulièrement.

Quand Jean Boggio transforme la joaillerie en magie. Video : Marie Chabrol

Ma visite n’était pas complète sans un passage par la maison Michael Michaud, basée entre l’Allemagne et New-York. Son travail se situe juste à la limite entre bijou fantaisie et bijou précieux. Il faut noter l’impeccable travail de modelage et de fonte qui caractérise ses créations. Cette année, il proposait une collection qui mettait en avant les agrumes. Une ligne développée en collaboration avec le V&A Museum de Londres qui possède le plus ancien salon de thé au monde, puisqu’il fut fondé dans les années 1860. Ce lieu possède des peintures murales exceptionnelles représentant des citrons et des oranges qui furent réalisées par Philip Webb vers 1866. Là, tout de suite, une tasse de thé s’impose !

bijorhca paris

Les bagues de la maison Terre, Spirit of Stones qui présentent des matières rares en joaillerie : ici eudialyte et astrophyllite. Photo : Marie Chabrol

Un dernier passage par l’Afrique du Sud pour découvrir les bijoux en céramique de Heather Jane Smith ou encore les manchettes et les colliers de Jade Jewellery qui mettaient en avant les pierres gemmes de toutes sortes pour créer des pièces opulentes et colorées. Vous l’aurez compris, j’ai aimé cette nouvelle édition par sa diversité. J’espère que les salons à venir vont toujours plus renforcer la présence du précieux et du contemporain que je suis heureuse de découvrir et d’admirer à chaque visite. Vivement janvier 2020 !

A bientôt !

À propos

marie chabrol

Bonjour, je m’appelle Marie. Conférencière, consultante & formatrice, j’écris avec passion sur l’univers de la joaillerie.

ma Bibliothèque idéale

Voici ma bibliothèque idéale. Tous ces livres font partis de ma propre bibliothèque et je les relis toujours avec un immense plaisir.