8 excellentes raisons de rencontrer Maurice Auction!

Jan 18, 2024

Lancée en 2022, Maurice Auction est une jeune maison de ventes aux enchères aussi pointue que dynamique, emmenée par deux commissaires-priseurs talentueuses : Salomé Prison et Marie-Laurence Tixier. Cela fait maintenant plusieurs années que je les connais et que je suis leurs aventures respectives dans le marché de l’art.
Le 30 janvier prochain, la maison proposera une très belle vente joaillerie dans laquelle de bien jolies choses se verront dispersées dont de nombreux bijoux d’artistes. Jolies histoires, belles provenances et signatures recherchées composent ce catalogue aussi pointu qu’enthousiasmant. J’ai pris beaucoup de plaisir à découvrir les objets, à les observer sous toutes les coutures et à essayer de découvrir leurs secrets. Je vous propose donc de plonger avec moi à la découverte de ces différentes pièces que je vous propose aujourd’hui et, j’espère, que vous aurez envie d’aller les admirer, et surtout, de les acquérir !

1 – Une bague signée Pol Bury

maurice auction

Lot 1 : Bague Pol Bury en or. Estimation entre 3000 et 5000 euros. Photo : Maurice Auction

Pol Bury, c’est le mouvement. Il fait parti de mes artistes contemporains favoris en matière de bijouterie. L’artiste peintre et sculpteur s’est aussi intéressé aux bijoux dans les années 60/70. Acteur incontestable du bijou cinétique et membre du mouvement Op Art, l’homme qui fut également proche des surréalistes abandonne progressivement la peinture pour aborder une réflexion sur le mouvement et la manière de le transcrire le plus poétiquement possible.

Boules et aimants deviennent des éléments signatures de ses pièces. S’il collabore avec l’atelier italien GEM, il fait également appel à un joaillier parisien : M. Jacques Bugin qui lui réalise jusqu’en 1984 (date de fermeture de l’atelier) une grande partie de ses pièces en or et argent destinées à la Galerie Maeght. A l’image de cette bague en or, tellement joyeuse et ludique, qui mérite amplement votre attention.

2 – Le collier « You are my bird » par Niky de Saint-Phalle

Lot 7 : Collier « You are my bird » en or et émail. Estimation entre 7000 et 10000 euros. Photo : Maurice Auction. Lithographie réalisée en 1971, laquelle a inspiré le collier. Photo : Drouot

Qui ne s’est pas arrêté, ébloui, à quelques mètres du Centre Pompidou pour admirer la Fontaine Stravinsky imaginée par l’artiste Niky de Saint-Phalle ? Plasticienne, peintre, graveuse, sculptrice, réalisatrice, elle aura laissé une empreinte indélébile dans l’histoire de l’art. Touche-à-tout, elle s’intéresse aux bijoux dans les années 70 quand elle commence à en dessiner et à les faire produire par l’atelier de Giancarlo Montebello.

L’homme qui vit et travaille à Milan fonde en 1967, avec Teresa Pomodoro, l’atelier GEM qui se consacre à la production de bijoux d’artistes. Si les bijoux de Niky de Saint-Phalle sont relativement courants, certains modèles sont beaucoup plus rares. A l’image de la broche / collier « You are my bird » qui se présente en cette fin janvier et pour lequel il existe une lithographie réalisée en 1971. L’oiseau tient une place particulière dans le coeur de l’artiste puisqu’elle les considérait comme des messagers entre les mondes visibles et invisibles.

3 – La parure « Gui » de Van Cleef & Arpels (lots 27 et 28)

Lot 27 & 28 : Parure « Gui » de la maison Van Cleef & Arpels en or et lapis-lazuli. Fabrication par l’atelier Camille Bournadet. Photo : Maurice Auction. Publicité pour les pièces des maisons Piaget et Van Cleef & Arpels, 1967. Photo : Hprints

J’aime l’idée d’aller toujours plus loin dans l’identification d’un bijou. Passée la lecture de la signature, je trouve toujours grisant d’identifier le fabricant et de le mettre en lumière. La parure « Gui » est un modèle iconique de la maison Van Cleef & Arpels. Or martelé et corail font partis des exemples courants de ce modèle dès les années 60. Il existe aussi une version or et diamants. Et, puis, plus rarement, c’est la version en lapis-lazuli que l’on a la chance de croiser.

Si les bijoux Gui sont toujours signés Van Cleef & Arpels, il est intéressant de se pencher sur l’atelier qui les a fabriqué. Dans la majorité des cas, ce sont les initiales CB qui sont lisibles. CB pour M. Camille Bournadet, un atelier qui a travaillé pour VCA bien sûr mais aussi pour Cartier ou Lacloche. L’homme qui fonde son atelier en 1931 (insculpation en mars 1932) exerce jusqu’en 1972 quand son petit-neveu reprend l’atelier : M. Roger Mathon, qui fondera à la suite la Maison Mathon qui excelle encore aujourd’hui en matière de haute joaillerie.

4 – Une parure Restauration

Lot 36 : parure restauration en or et citrine. Estimation entre 2000 et 3000 euros. Photo : Maurice Auction.

Après la chute du 1er Empire et dans un contexte économique morose – les campagnes napoléoniennes ont couté chères… – le Comte de Provence, puis le Comte d’Artois veulent recréer l’Ancien Régime. Une forte inflation (près de 5%) voit la hausse des matières premières telles que l’or ou les pierres gemmes. Résultat, les joailliers de l’époque se montrent inventifs. On allège les montures, on utilise des pierres moins onéreuses mais colorées et on ne lésine pas sur les volumes.

Le savoir-faire des joailliers est largement mis à contribution avec des résultats souvent remarquables. Les parures se veulent légères mais particulièrement opulentes. Le bijoux Charles X met à l’honneur les citrines et la technique de l’estampage que l’on retrouve dans cette parure au caractère affirmé et révélateur d’une époque où les artisans se devaient d’être malins et inventifs.

5 – Une parure perles et améthystes

Lot 38 : Parure Draperie en or, perles fines et améthystes. Estimation entre 4000 et 6000 euros. Photo : Maurice Auction

Le collier Draperie du milieu du XIXe siècle est l’évolution naturelle du collier dit d’esclavage qui apparait au milieu du XVIIIe et dont la mode est popularisée tout au long du XIXe siècle. Dans sa version d’origine, le collier est composé de trois plaques et de trois chaines entre les plaques. C’est certainement, à l’époque, le plus beau cadeau que peut faire un époux à sa jeune épouse.

La mode aidant, le modèle s’agrémente de plus de chaînes, de pampilles et après 1850, de nombreuses pierres ovales, poires ou gouttes et même de perles fines. A l’image du collier assez fabuleux qui se présente, datant autour de 1860. Notons aussi que l’Impératrice Eugénie fait remonter tous ses bijoux à la mode de Marie-Antoinette et remets la pampille à la mode.

Et ajoutons enfin que cette pièce provient de l’entourage du couple impérial et l’Histoire raconte que l’Impératrice l’aurait offert à la famille… Mais, chut !! Je ne vous en dirais pas plus. Par contre, je ne peux que vous encourager à vous y intéresser !

6 – Un bracelet Belle époque

Lot 41 : bracelet belle époque en platine et diamants. Estimation entre 6000 et 8000. Photo : Maurice Auction.

La délicatesse des bijoux Belle Époque n’est pas légendaire, elle est bien réelle. Platine pour créer cette joaillerie blanche si lumineuse, des diamants en grand nombre pour donner de la brillance, et une dentelle de métal sublimant les sertis mille-grains, la signature des bijoux de cette époque. Ce qui surprend et réjouit sur le bracelet présenté, c’est son incroyable légèreté et la maitrise parfaite entre les pleins et les vides lui conférant un caractère particulier et, à mon sens, une grande sensualité.

Comme pour la broche, rien ne permet de l’identifier. Son poinçon de maître français est illisible (a l’exception d’un J et possiblement d’une lettre M traversée). Notons que l’absence de signature permet de se concentrer sur la remarquable facture de l’objet et c’est finalement tant mieux !

7 – Une broche calcédoines et rubis

Lot 48 : Broche en or, calcédoines bleues et rose. Estimation entre 1000 et 2000 euros. Photo : Maurice Auction

Il y a des bijoux qui gardent leurs secrets. Je m’en contente car, parfois (souvent même !) on n’arrive pas à tout savoir d’eux et de la vie qu’ils sont vécu. Cette broche milieu XXe (1940s/1950s) en est un excellent exemple. Elle est sublime, colorée, imposante. Elle a une allure folle. Et s’accompagne d’une bracelet tout aussi magnifique. On note quelques légères modifications. Elle n’a aucune signature, pas de poinçon, pas de numéro…

On sait que la famille qui la possédait a beaucoup voyagé en Europe et aux USA. Je pense à des maisons qui ont produit des pièces avec un gout aussi affirmé que celui de ce bijou. Le style, le travail, les couleurs et l’utilisation de ces pierres avec les calcédoines bleues et roses me font penser à la maison Yard donc j’adore la production. Les volutes en rubis synthétiques me renvoient aux oiseaux de paradis de Van Cleef & Arpels… Elle garde pour le moment ses secrets, mais qui sait… un jour, peut-être elle nous en dira plus…

8 – Deux bijoux signés Jean Despres (lots 56 et 57)

Lot 56 et 57 : différentes pièces signées Jean Despres. Photo : Maurice Auction

Jean Despres fut un orfèvre de grand talent et certainement l’un des créateurs de bijoux les plus novateurs de l’entre-deux guerres. Dessinateur, proche des jeunes cubistes et surréalistes, ses premiers bijoux sont inspirés par la mécanique et l’aéronautique. En renonçant aux pierres gemmes et en utilisant l’argent et l’étain, il impose sa signature et ses créations désormais iconiques.

Et déjà, en janvier 1931, Roger Brielle (Art et décoration) avait les mots justes pour parler de son talent : «  il serait injuste de ne pas rendre hommage à la perfection des montures en argent de Jean Despres, lesquelles, s’harmonisent sans la moindre faute avec le caractère des dessins et des tonalités, contribuent à donner à ces bijoux la distinction qui constitue leur idéale personnalité. » Imité mais jamais égalé, Jean Despres, c’est la signature nécessaire à toute collection de bijou.

A bientôt !

ABOUT ME

marie chabrol

Hello my name Is Marie. Speaker, consultant & teacher, I write with passion about the world of jewelry.

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