Hier, alors que je regardais le catalogue de l’impressionnante vente de Noël qui se tiendra chez Tajan à Paris les 15 et 16 décembre, j’ai eu le plaisir d’y découvrir une très jolie bague « Giardinetti ». Alors que je parlais de cette future vente sur Twitter, on m’a demandé si je pouvais développer un peu l’histoire de ce type de bijou et si je pouvais montrer plus d’exemples.
C’est donc le but de cet article, vous faire mieux connaître ces pièces qui ne sont pas si connues, ou du moins seulement des connaisseurs, des collectionneurs ou des amateurs de bijoux anciens. Il faut ajouter que peu de pièces ont survécu. Ces bijoux (du moins ceux en bon état et n’ayant pas fait les frais de réparations hasardeuses) sont donc assez rares sur le marché.
Les bagues « Giardinetti » ou « Petits jardins » (on les trouve aussi vendu sous le terme anglais « Little garden ») apparaissent à la toute fin du XVIIe siècle mais elles auront la faveur des élégantes durant le XVIIIe siècle et jusqu’au début du XXe.
Durant le XVIIIe, la thématique naturaliste trouve un écho favorable auprès des orfèvres. Ainsi, de très nombreuses pièces avec des motifs floraux ou animaliers (principalement des insectes) vont voir le jour. Mais les bijoux constitués de fleurs et de feuillages vont avoir un succès impressionnant : bagues, broches, colliers mais surtout ornements de corsages souvent montés grâce à la technique de la « trembleuse ». Les motifs, fixés sur de très fins ressorts, bougent au rythme de la respiration et des mouvements de la personne qui porte la pièce. Mais revenons-en à nos bagues « Giardinetti ».
Ces pièces prennent souvent l’apparence de gerbes de fleurs et de feuillages jointes par un ruban mais aussi d’un bouquet de fleurs dans un petit panier. Particulièrement populaires au milieu du XVIIIe, elles sont souvent réalisées en or et argent mais on en trouve parfois en Pinchbeck (alliage à base de cuivre et zinc inventé au XVIIIe siècle) et strass. Concernant les pierres, la plupart de ces pièces sont serties de diamants taille rose ou 8/8, d’émeraudes et de rubis. On trouve aussi des pièces très finement émaillées.
Les motifs évolueront durant le XIXe siècle mais aussi au XXe et au XXIe siècles. Mais l’appellation « Giardinetti » est véritablement réservée au pièces du XVIIIe siècle.
Pour clôturer cet article, une sélection de photos vous permettant de bien comprendre et de reconnaitre ces pièces.
Bague « Giardinetti » en or, argent, diamants, émeraudes et rubis, XVIIIe. Photo : Victoria et Albert Muséum
Boucles d’oreilles présentant un motif « Giardinetti » en argent, rubis, diamants et aigues-marines selon la notice du Musée des Arts Décoratifs, XVIIIe. Photo : Les Arts Décoratifs – Laurent Sully Jaulmes
Projets de bagues « Giardinetti » par M. Christian Taute, vers 1750. Photo : Rowan and Rowan, Londres.
Bague « Giardinetti » en or, argent, diamants, rubis et spinelles, vers 1750. Photo : Georgian jewelry
A bientôt !