À l’occasion de son 30e anniversaire, le Musée d’Orsay inaugure sa saison d’automne avec une grande rétrospective dédiée à cette période courte mais cruciale dans l’histoire de France : le Second Empire. Situé entre la 2e et la 3e République, il commence quand Louis Napoléon Bonaparte, alors Président de la France, provoque le 2 décembre 1851 un coup d’État et dissout l’Assemblée Nationale pour garder le pouvoir. Un an plus tard, il devient Napoléon III Empereur des Français et gardera le pouvoir jusqu’à la défaite de Sedan, le 4 septembre 1870.
Très souvent associé, et à juste titre, aux fêtes impériales, on qualifie de manière courante le Second Empire comme décadent et superficiel. Ce n’est pas forcément exact même s’il est vrai que la fête est intimement liée à ces années-là. Il faut surtout insister sur la période de crise morale et sociale que traverse alors la France. L’époque est au changement : de grands travaux sont entrepris et le baron Haussmann est chargé de modifier profondément la ville de Paris et les parisiens en savent quelque chose puisqu’ils admirent encore aujourd’hui son travail, les moyens de transport se développent et une sociéte de consommation qui préfigure celle de notre époque émerge. Les femmes de la haute société deviennent plus coquettes. Il est de bon ton de changer de tenues et de bijoux plusieurs fois par jour et de s’afficher. Les bals de Compiègne deviennent l’endroit où se rendre pour se montrer.
Des grands joailliers existant à l’époque, seuls Boucheron, Chaumet et Mellerio continuent de produire au XXIe siècle. C’est ce dernier qui a fournit pour l’exposition la plupart des bijoux qui présentent la diversité des commandes des élégantes du milieu du XIXe siècle. Le musée présente aussi deux pièces d’exception fabriquées par Gabriel Lemonnier. Ce joaillier acquiert les faveurs de l’Empereur après l’Exposition Universelle de Londres en 1851. Il réalisera à ce titre et à la suite de cet événement le diadème et la couronne de l’Impératrice Eugénie.
L’exposition ouvre au public le 27 septembre et durera jusqu’à la mi-janvier 2017. Je vous encourage fortement à aller la visiter.
Alexandre-Gabriel Lemonnier (Rouen, 1808-Paris, 1884)
Couronne de l’impératrice Eugénie, 1855 Cuir, diamants, émeraude et or, 13 x 15 cm. Photo : Paris, musée du Louvre, département des Objets d’art, don de M. et Mme Roberto, Polo, 1988, inv. OA 11160 © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Les frères Chuzeville
Alexandre-Gabriel Lemonnier (Rouen, 1808-Paris, 1884)
Diadème de l’impératrice Eugénie, 1853 Argent, or, diamants, perles, 7 x 19 x 18,5 cm. Photo : Paris, Musée du Louvre, Département des Objets d’art, don des Amis du Louvre, 1992, inv. OA 11369 © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Droits réservés
Mellerio dits Meller (Paris, depuis 1613)
Broche fleur de lilas, 1862 Émail vert, rose, violet, diamants, or, 13 x 7,5 cm. Photo : Paris, collection particulière, courtesy of Wartski © Photo Wartski Ltd., Londres
Devant de corsage en or et argent, diamants, réalisée pour la Princesse Mathilde en 1864. Photo : Collection particulière, Mellerio dits Meller
Bracelet serpent d’inspiration antique, or jaune, rubis, perle, vers 1860. Collection Mellerio. Photo : Mellerio dits Meller
Broche nœud d’inspiration Louis XVI, diamants, argent sur or jaune, vers 1850. Collection Mellerio. Photo : Mellerio dits Meller
Broche Plume de paon commandée par l’Impératrice Eugénie,
Saphirs et rubis calibrés, diamants, émeraudes, argent sur or, 1868. Photo : Mellerio dits Meller
Pendentif évoquant le cosmos, or, perles fines et émail. vers 1865. Photo : Mellerio dits Meller
À bientôt !