Du vendredi 7 au lundi 10 septembre 2018, le parc des expositions de la Porte de Versailles a accueilli la dernière édition du salon Bijorhca Paris qui a vu un positionnement bien plus orienté vers le précieux que les années précédentes. Ce salon, toujours plus international, a ainsi vu la présence de 117 nouvelles marques et 59% de ses exposants proviennent du monde entier. L’occasion pour nous, professionnels et acteurs de la presse spécialisée, de découvrir de nombreuses maisons et marques, de comprendre les tendances actuelles du marché mais aussi de pouvoir échanger en direct avec les fabricants et les fournisseurs. Une belle opportunité donc de mieux saisir toutes les subtilités du secteur bijou, et elles sont nombreuses !
Découvrir les bijoux sud-africains de la maison Kinkel_jewels. Faits main au Cap, ils sont en argent et la créatrice – marleen van Wyk – utilise des éléments issus des coquilles d’oursins. Le rendu est vraiment étonnant ! Photo : ©MarieChabrol
L’or végétal ou le travail typique de la paille au Brésil. Pour un rendu particulièrement précieux. Vu chez Mbex Bio Joias. Photo : ©MarieChabrol
Si le salon était devenu ces dernières années un rendez-vous principalement tourné vers le bijou haute fantaisie, le repositionnement de celui-ci était attendu. Tout le monde s’est accordé pour reconnaitre à cette édition un dynamisme qui n’était pas là les années précédentes. Un très bon point, donc, dans un contexte où de nombreux salons peinent à satisfaire les exposants et où de nombreuses maisons quittent des salons (y compris les plus prestigieux tels que le SIHH) afin de trouver elles-mêmes des ressources commerciales uniques et exclusivement pensées à leurs images. Avec cette édition de septembre, les secteurs précieux et couture qui ont souvent tendance à peu communiquer ont réussi à trouver de nombreux points de dialogue tels que la formation ou l’information client.
Une belle rencontre que celle avec l’atelier de haute joaillerie géorgien Marilisi. Parmi mes pièces favorites, ces pendentifs émaillés et réalisés à Tbilissi. Quatre mois de travail sont nécessaires pour finir une pièce comme celle à droite. S’ajoutent des saphirs, émeraudes, tourmalines et grenats… Photo : ©MarieChabrol
À défaut de perles de conques, la coquille de lambi est un intéressant faire-valoir. La maison Kreoli l’utilise sous forme de “beads” pour un résultat assez étonnant. Photo : ©MarieChabrol
Bijorhca Paris est connu depuis longtemps pour son offre incroyable de matériaux et ses importantes propositions créatives. L’or et l’argent bien sûr sont en très bonne place mais on y trouve des offres associant également du cuivre, du bronze, de l’émail, du cuir, des pierres gemmes et des matériaux organiques comme la nacre, la corne ou le corail. Bien entendu, les diamants étaient présents tout comme les pierres ornementales, les perles de cultures et les pierres gemmes. Un détour était d’ailleurs nécessaire par l’espace « matières premières » du rez-de-chaussée qui offrait une diversité de possibilités pour la réalisation de pièces de bijouterie et de joaillerie.
Jolie rencontre sur le stand de l’école Afedap que celle avec Pauline Verlhac qui vient de terminer sa formation de Bijoutier Auteur et propose des pièces de joaillerie modulables en argent. Ici l’une de ses bagues ornée de cristaux de tourmalines. Cette jeune créatrice est particulièrement enthousiasmante ! Vidéo : ©MarieChabrol
Au cours de notre visite du salon, nous avons eu envie de nous concentrer sur des exposants qui sortaient du lot et sur cette offre précieuse que la presse comme les acheteurs demandaient depuis plusieurs années. Elle était d’ailleurs bien présente et extrêmement mise en avant dès l’entrée dans le salon avec de très nombreuses et belles maisons dont certaines inconnues du public français. Parallèlement, les maisons pariant sur des matériaux atypiques étaient également nombre. Un bon point pour la diversification du secteur à l’heure où les clients sont en recherche constante d’originalité !
Il ne fallait pas manquer le stand de Matter of Fakt en provenance d’Afrique du Sud. Et ses boucles d’oreilles en métal et poils de springbok. Atypiques mais validées ! Photo : ©MarieChabrol
S’arrêter chez la créatrice brésilienne Maria Dolores pour découvrir son travail fantaisie enrichi de pierres naturelles comme la sodalite et le quartz à tourmalines. Photo : ©MarieChabrol
Si vous m’avez suivi sur les réseaux sociaux associés au site legemmologue.com, vous avez pu voir quelques photos ainsi qu’un take-over du compte Instagram @Bijorcha_Paris. Mais comme je sais aussi que vous être nombreux à ne pas forcément aller sur les réseaux, je vous propose donc avec les différentes photos qui illustrent cet article de retrouver la totalité des bijoux que j’ai pu admirer et manipuler durant ma visite. Ils sont mes coups de cœur du salon et j’ai bien l’intention de rester attentives aux créateurs et maisons qu’ils représentent.
Parmi mes pièces favorites chez Marilisi, cette bague en or, diamants et aigue-marine. J’ai particulièrement aimé la manière dont la maison travaille le métal. Photo : ©MarieChabrol
Venir sur Bijorhca Paris était aussi l’occasion de rencontrer des amis et des acteurs de ce métier mais également de rencontrer plusieurs lecteurs et lectrices du site. Ce fut donc une vrai chance de vous croiser et de pouvoir échanger avec vous. Enfin, nous avons profité de notre visite pour rencontrer de nombreux acteurs de la formation en joaillerie et gemmologie. Le salon avait fait le choix cette année d’accueillir de nombreuses structures françaises ainsi que l’Escola Brasileira de Joalheria (EBJ) qui venait spécialement du Brésil. En a résulté un échange passionnant sur la formation. Cette école, proche de l’AFEDAP (France) et de l’École Boulle dans sa manière d’aborder le bijou incite particulièrement ses étudiants à développer leur propre créativité sans se départir de la technique. À l’image de Pauline Verhlac qui présentait sa « Parure de Posh », un ensemble de bijoux ludiques au charme indéniable. Notons aussi la présence du Laboratoire Français de Gemmologie qui venait ici à la rencontre des exposants pour renseigner sur les procédures d’analyses des pierres. Le salon avait également prévu de nombreuses conférences animées par divers intervenants dont l’Académie des Métiers d’Art (sur des sujets techniques par exemple comme la 3D ou la construction d’un plan de collection) et le LFG grâce à la présence de leur nouveau directeur : M. Aurélien Delaunay (anc. Responsable du Département Diamant de cette même structure, nda).
Découverte d’une maison complètement inconnue en France et qui devrait l’être moins avec Nazuna et son créateur Minoru Miki. Ses pièces en or et diamants sont d’une poésie rare dans le secteur de la joaillerie. Photo : ©MarieChabrol
En définitive, ce fut un salon intéressant que j’ai eu un grand plaisir à arpenter une journée durant. Mais le mérite en revient à l’équipe du salon qui a réussi un joli mélange avec une scénographie agréable mixant avec habilité grands stands luxueux et petits espaces plus intimistes. La prochaine édition du mois de janvier qui se tiendra du 18 au 21 janvier 2018 me tente déjà. Et j’espère bien être au rendez-vous pour vous faire partager mes rencontres, les pièces et les maisons qui me séduisent mais également les initiatives de ce secteur qui se veut toujours en mouvement et en perpétuel renouvellement !
À bientôt !