Janvier 2020 marquait pour moi la nouvelle édition du salon BIJORHCA Paris. Toujours organisé par Reed Expositions France et localisé à Paris Expo Porte de Versailles, le salon a fait peau neuve ! Et ce changement de pavillon (le salon passe du pavillon 5 au 7.1) est une véritable révélation tant la nouvelle organisation de ce vénérable événement le transforme et le rend encore plus évident et agréable à visiter. Dans mes derniers comptes rendus, vous aviez pu lire combien j’avais apprécié le changement progressif du show avec de nouvelles couleurs, une nouvelle scénographie, un renforcement du pôle luxe et métiers d’art et une nouvelle sonorisation. Bien que travaillant avec l’équipe de communication du salon, mon avis est ici tout ce qu’il y a de plus honnête. Vous me connaissez, je ne parle en général que de ce que j’aime et je n’ai pas l’habitude de transiger avec mes opinions. Alors, oui, je valide complètement les nouveaux choix de l’équipe du salon et les premiers échos de septembre sont déjà très prometteurs !
Visite de l’espace Fashion Trends. Photo : Marie Chabrol
J’ai passé une journée complète dans le pavillon 7.1 où j’ai eu le plaisir de naviguer entre les marques internationales, les marques françaises, les artisans qui proposaient des superbes démonstrations et les écoles – Ô combien importantes ! – qui sont aujourd’hui garantes en grande partie de la transition et de la pérennisation de nos savoir-faire. J’ai aussi accueilli avec grand plaisir ma fidèle Claire Fillet dont vous êtes désormais coutumiers du podcast « Rubis sur Canapé ». Cette année, elle a interviewé en direct Marine Devos, la Directrice du salon. Cette interview est toujours disponible sur de nombreuses plateformes et sur le site en cliquant ici !
Quelques sautoirs de la maison Tabito Jewellery qui mettent en avant des petits outils et objets anciens. Photo : Marie Chabrol
Nombreuses sont les maisons qui ont suscité mon intérêt et ma curiosité. Si mon parcours fait pencher mon cœur du coté du précieux, je ne suis pas sectaire et j’aime aussi découvrir des démarches différentes. L’industrie fantaisie est extrêmement audacieuse et inventive. Elle n’hésite pas à mélanger les matières, à s’affranchir des codes de la joaillerie classique et en utiliser – pourtant – toutes les opportunités. Et elle a raison, le plupart des créateurs pour lesquels je m’enthousiasme de plus en plus arrivent d’école de mode ou d’école de joaillerie dans lesquelles l’imagination et la créativité sont extrêmement sollicitées.
A la découverte du logiciel de création de la maison Nemmès. Vidéo : Marie Chabrol
Mon premier coup de coeur est allé pour la marque Tabito Jewellery. La maison belgo-japonaise a été fondé par Miho Takagi et Frederic Bryon qui se sont rencontrés durant leurs études en orfèvrerie au Camberwell College of Arts de Londres. J’ai été séduite par la jolie histoire de la marque dont le but est de remettre au gout du jour des objets anciens et insolites : Chapelles miniatures, flacons à sels, petits outils anciens…etc. A l’arrivée, des sautoirs et des bijoux pleins d’histoires. De quoi nourrir mon imaginaire et la Jo March qui sommeille un peu en moi.
La nouvelle bague de la créatrice Laurence Oppermann, en argent et grenats tsavorites. Cette pièce a été imaginée spécialement pour le salon. Photo : Marie Chabrol
Amoureux de nouvelles technologies ? Alors, il ne fallait pas manquer la jeune marque Nemmès qui vous propose de créer votre bijou sur-mesure et directement sur leur logiciel de création. Ensuite, grâce à la découpe laser, votre bijou prendra vie dans du laiton. L’idée est sympathique et bien que le logiciel puisse s’améliorer et s’enrichir de nombreuses options, je trouve toujours intéressant la manière dont les technologies peuvent être utilisées intelligemment dans ce secteur. D’ailleurs, si vous doutez des bienfaits de la CAO, je vous invite à relire l’interview de l’ami Max Mazlo, il vous réconciliera avec les ordinateurs !
Coup de coeur pour les jolies pièces à secrets de la maison danoise Cahana Jewelry. Photo : Marie Chabrol
Ma visite s’est poursuivie avec deux maisons qui se sont avérées être de vraies et belles découvertes : J’avais noté la présence de la maison danoise Cahana Jewelry et j’ai beaucoup aimé son travail autour du bijou porte-secret. Mais c’est un peu ma marotte car je suis une passionnée des bijoux à secrets. Je ne pouvais qu’être convaincue. La maison propose des pièces en argent mais également en or. À vous, ensuite, de choisir celle qui conviendra le mieux aux secrets que vous voulez conserver près de votre coeur.
Les bagues de Thomas Aurifex étaient inmanquables. Suivez ce créateur, il mérite votre intérêt. Photo : Thomas Aurifex
Impossible aussi de ne pas vous parler de Thomas Aurifex car sa jeune entreprise à suscitée un panel de réactions aussi large que possible. Vous avez aimé ou vous avez détesté. Je suis restée longtemps sur son stand à discuter avec lui et à admirer ses pièces. J’ai été conquise et j’ai vu tout le potentiel que ce jeune créateur a en lui. Il a eu l’audace de présenter des pièces érotiques que j’ai trouvé sublimes. Je comprends que cela ne plaise pas à tout le monde et je l’accepte parfaitement. Mais, pour être franche avec vous, la joaillerie mièvre m’ennuie désormais. J’ai envie de pièces fortes, avec un vrai caractère et des idées derrières. Merci, il y a encore des créateurs et des designers qui osent et qui dépassent toutes les limites et tous les tabous. Alors, je n’ai qu’un mot pour vous toutes et tous : Continuez!
Collier de la maison Tabito Jewellery mettant en scène un petite chapelle miniature ancienne. Vidéo : Marie Chabrol
J’ai été également contente de voir deux créateurs de j’aime particulièrement avec la présence de Philippe Ferandis et celle de Laurence Oppermann. Le premier est une star des bijoux fantaisies et des bijoux de spectacles. Ses pièces colorées et opulentes sont une ode permanente à la joie et à la fête. Strass multicolores, email, laque et pierres fines se côtoient ici joyeusement. J’ai plus particulièrement aimé ses boucles d’oreilles mobiles comme un hommage à Calder. Il s’en est fallu de peu pour que je reparte avec une paire ! Ensuite, il ne fallait pas manquer Laurence Oppermann. La voir est toujours un bonheur. Elle vous accueille avec un grand sourire, au milieu de ses bijoux incroyables : bagues ressort, bagues nids ou, pour cette édition, une bague liane qui vous grimpe sur la main, s’enroule délicatement autour de vos doigts et ne vous lâche plus !
Les superbes perles de verre de la créatrice Michi Suzuki. A l’intérieur se cache un diamant. Photo : Marie Chabrol
Janvier 2020 était aussi l’édition des métiers d’art et des écoles. Le projet audacieux mené par les ateliers Bellonor Joaillier, Bermudes, Institut des Arts de la bijouterie avec le concours d’Estelle Lagarde, dessinatrice et gouacheuse de talent valait amplement le détour. La réalisation des deux broches était assez spectaculaire car si le défi était déjà de taille en atelier, il n’a rien à voir avec la réalisation en direct et devant le public. Un vrai beau moment à partager avec eux durant les quatre jours du salon. Encore bravo à eux ! L’espace était aussi le bon endroit pour découvrir des écoles et la créatrice de perles en verre : Michi Suzuki. Je vous en ai déjà parlé sur le site et même encore récemment avec sa collaboration poétique avec l’artiste joaillière Amélie Viaenne. D’ailleurs, cette dernière a ouvert il y a peu sa jolie boutique dans le 7e arrondissement de Paris (au 62 rue Vaneau). J’espère que vous êtes allés la découvrir !
Le beau projet de créations initié par les ateliers présents sur l’espace Métiers d’art. A l’arrivée, la création de deux jolies broches. Photo : Marie Chabrol
Pour conclure ce long article, il ne restait qu’une très bonne nouvelle à annoncer. Et peut-être celle qui m’a le plus fait plaisir durant ce salon. Le concours BIJORHCA Jewellery Awards a récompensé cette année la jeune et talentueuse Pauline Verlhac avec son projet de broche : « Le septième continent ». Sa pièce va être réalisée par les ateliers Bermudes et sera visible lors de l’édition de septembre 2020. Je suis vraiment heureuse de ce choix car je suis Pauline depuis maintenant plus de trois ans. Je l’ai rencontré lorsqu’elle terminait ses études dans la très regrettée école AFEDAP où j’avais été conquise par ses pièces en mouvement. Je vous en ai souvent parlé sur mon compte Instagram et sur Facebook. Alors, la voir avec son premier prix me fait dire que je ne m’étais pas trompée et que j’avais eu raison de m’intéresser à elle. Pauline, je te souhaite le meilleur pour la suite et j’ai hâte de découvrir tes nouvelles créations !
Sur l’espace Métiers d’Art, à la rencontre de la déssinatrice Estelle Lagarde. Vidéo : Marie Chabrol
Voilà, BIJORHCA Paris et moi nous reverrons en septembre prochain pour célébrer la 150ième édition du salon ! Les premiers échos de cette nouvelle édition sont déjà très bons et je suis sure que je retrouverai le salon avec un plaisir intact. Vivement la rentrée !
A bientôt !
La 150e édition du salon BIJORHCA PARIS se tiendra du 4 au 7 septembre 2020
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