Le monde du bijou est rempli de gens passionnants et passionnés. La plupart de ceux que je croise sur ma route sont habités par leur sujet ou leur spécialité. Les écouter parler, c’est voyager avec eux et c’est également se nourrir de ce qu’ils sont. Je croise donc la route d’Olivier Bachet depuis un petit moment maintenant et à chaque fois que je le vois, j’apprends quelque chose. Je l’avais déjà interviewé au sujet de la parution de son très beau livre écrit avec Alain Cartier sur les objets de la maison éponyme. Nous avions également organisé une présentation chez Sotheby’s Paris et l’idée d’une vraie interview sur son parcours a fait son chemin dans mon esprit. Je vous propose donc de découvrir cette longue et passionnante interview d’Olivier que nous avons concrétisé ces derniers jours. Tour à tour, il nous parle de son parcours, de son amour des objets Cartier, d’aventure éditoriale, d’art et de tout ce qui le nourrit dans sa pratique professionnelle. Rencontre!
M. Olivier Bachet. Photo : Olivier Bachet
1- Pouvez-vous vous présenter en quelques lignes ?
A l’origine, je suis marchand, antiquaire spécialisé dans l’achat et la vente de bijoux anciens et d’objets de vitrine du 20ème siècle. Je suis membre du Syndicat National des Antiquaires (SNA) et membre fondateur de l’IAJA (International Antique Jewelers Association).
En général, les gens qui font ce métier se divisent en 2 catégories : soit ils prennent la succession de leur père qui bien souvent avait pris lui-même la succession de son père, bref c’est une affaire de famille, soit ils se sont faits tout seuls et sont devenus marchands au hasard des circonstances et de la providence. Moi je suis un peu un mélange des deux. J’ai été coopté en quelque sorte par mon ami Gilles Zalulyan, directeur de Palais Royal qui m’a mis le pied à l’étrier et avec lequel je travaille depuis maintenant plus de 20 ans. C’était facile, nous étions voisins et inséparables depuis l’âge de 8 ou 10 ans et nous avons fait les 400 coups ensemble. Mais d’autre part, j’ai appris beaucoup de choses par moi-même, surtout lorsque je me suis spécialisé dans le travail de la Maison Cartier.
2- Quel a été votre parcours jusqu’à aujourd’hui ?
J’ai suivi une scolarité très « classique ». J’ai toujours été passionné d’histoire et je ne me suis jamais posé aucune question. Dès mon plus jeune âge, je savais que je ferai de l’histoire et je peux vous dire que je n’avais pas peu d’ambition. Comme Hugo qui voulait «être Chateaubriand ou rien », je voulais être « Fernand Braudel ou rien ». Et bien aujourd’hui, 30 ans plus tard je ne suis rien (rires), en tout cas en matière d’histoire, car après une première année de thèse, je me suis fait rattraper par la lassitude et par la perspective de travailler avec Gilles qui est venu me chercher et m’a proposé de travailler avec lui. Voilà comment j’en suis arrivé là.
Paire de clips en platine et diamants, Cartier Londres vers 1935. Photo: Collection Palais Royal
3- Vous êtes aujourd’hui devenu l’un de plus grands experts de Cartier. Comment et pourquoi Cartier ? Qu’est-ce qui vous plaît dans cette maison ?
Je suis devenu spécialiste de Cartier avant tout par goût. J’aime ce qu’a fait cette maison, en tout cas, depuis son installation rue de la Paix. Même si beaucoup de maisons ont fait des choses magnifiques et je ne parle pas seulement de Van Cleef & Arpels ou de Boucheron que le plus grand nombre connaît, je pense aux noms ignorés du grand public et qui sont pourtant des grands noms de la joaillerie comme Janesich, Lacloche ou Marchak. Et bien de tous, Cartier demeure celui que je préfère et que l’on ne s’y trompe pas, le travail de Cartier se reconnait immédiatement pour qui a un œil exercé, – et vous savez pourquoi ? Parce que depuis le début du 20ème siècle, c’est Cartier qui dessine et cet aspect est pratiquement unique dans le monde de la joaillerie. Je veux dire dans ces proportions. Dès 1910, il y a un dizaine de dessinateurs installés à temps plein rue de la Paix.
De plus, Cartier présente l’avantage énorme d’avoir beaucoup produit et d’avoir eu à son catalogue toute la gamme des objets précieux : bijoux, montres, objets de vitrine. – et c’est l’un des rares– et puis quelle diversité dans le style. Il y a de tout, de la Belle Epoque, de l’Art Déco, bref c’est d’une créativité et d’une diversité qu’aucune autre maison n’est capable d’offrir. Et puis moi qui suis un passionné d’histoire, j’apprécie le fait que les gens de chez Cartier aient eu, avant tout le monde, conscience qu’il fallait conserver et mettre en valeur le patrimoine et les archives, et présenter une collection de pièces emblématiques, si bien qu’il a été facile d’apprendre grâce aux fabuleuses expositions et aux merveilleux catalogues montés ou publiés par Cartier. Personne d’autre n’a fait cela. Tout le monde s’y met maintenant mais Cartier l’a fait bien avant tout le monde.
4- De quelle manière fonctionnez-vous quand vous devez réaliser une expertise ? Où allez-vous chercher les informations ? Quel est votre process de certification d’un objet ?
Il est important de préciser aux lecteurs avant de répondre à votre question que peu à peu, pris par cette passion pour Cartier, j’ai voulu découvrir ce qui se cachait derrière ce nom prestigieux, qui étaient les fabricants, les dessinateurs, que signifiaient les numéros et les lettres frappés sur les pièces etc. Si bien que, peu à peu – car si l’on veut bien comprendre, il faut tout étudier – avec le temps et beaucoup de travail j’ai appris beaucoup et je me suis converti à l’expertise qui est devenue aujourd’hui mon activité principale.
Pour réaliser une expertise, il y a d’abord un préalable indispensable : avoir la pièce dans « la main ». Après il faut savoir bien regarder, ne rien laisser de côté, ne pas oublier un poinçon qui vous donnerait des indications ou une lettre qui accompagne un numéro par exemple. En fonction de cela tout peut changer, la date mais aussi la ville : Paris ou Londres par exemple…
Et puis ensuite les informations on va les chercher dans sa tête, ça reste notre base de données principale, et quand vous avez vu des centaines de pièces de Cartier vous commencez à savoir à quoi ressemble une galerie, comment sont faites les sécurités des clips ou des épingles, comment sont frappés les numéros de stock, bref l’expérience compte énormément. Par exemple, vous savez que si vous avez un bijou Art Déco en main, qu’il porte la signature de Cartier Paris mais qu’il est mal réalisé, alors vous êtes sûr qu’il n’est pas authentique. Un bijou de Cartier Paris mal fabriqué fait en 1925, ça n’existe pas ! Enfin, il y a la littérature. Dans son livre sur Cartier, livre magnifique par ailleurs qu’il est indispensable de lire, Hans Nadelhoffer a commis une erreur en donnant des poinçons de fabricants qui sont mal représentés et faux. Non, « faux » est impropre, ils sont vrais dans le sens où ils sont ceux de joailliers, bijoutiers nommés « Cartier » et travaillant à Paris, en d’autres termes ils ont le même patronyme, mais en aucun cas il n’est question du Cartier qui nous intéresse. Or ces poinçons continuent imperturbablement à être publiés et repris y compris par les faussaires qui soient insculpent – c’est-à-dire poinçonnent- frauduleusement des bijoux ou des objets avec les poinçons des homonymes de Cartier, soient font graver, tout aussi frauduleusement, des objets ou bijoux insculpés légitimement de ces mêmes poinçons homonymes, avec une signature apocryphe « Cartier Paris Londres New York ». Pourtant cette erreur d’interprétation pourrait cesser de circuler si on lisait mon livre ! (rire)
L’ouvrage « Cartier, objets d’exception ». Photos : Olivier Bachet
5- Justement, vous avez co-signé avec Alain Cartier l’ouvrage de référence sur l’objet Cartier. Comment est né ce projet et pourquoi vous êtes-vous lancé dans cette aventure éditoriale ?
En fait c’est ma passion qui m’a poussé à faire ce livre et mon désir de la faire partager. D’abord ma passion pour les objets précieux, je crois que j’ai toujours préféré les objets aux bijoux et donc cela répondait bien à mes centres d’intérêts. De plus rien ou presque n’avait été écrit sur les objets, il s‘agissait donc de combler un manque. Mon métier de marchand m’a amené à voir des milliers de pièces de Cartier, de rencontrer des collectionneurs, de fréquenter des ventes publiques ou simplement d’autres marchands qui avaient acheté une belle pièce et je me suis dit : ce n’est pas possible de garder ça pour moi. Il faut montrer aux gens les trésors fabriqués par Cartier et expliquer aussi. Or, à qui veut écrire sur Cartier, il y a une collection incontournable, c’est la Collection Cartier, la plus belle du monde et que personne n’arrivera à égaler. Cependant cela a un inconvénient, la collection n’est pas exhaustive si bien qu’à chaque nouvelle publication sur Cartier, ce sont toujours les même pièces qui reviennent et qui sont illustrées. Or compte tenu de l’immensité et de la variété de la production, je trouvais dommage que les autres pièces ne soient pas publiées. En plus, Cartier, pour sa collection, ne cherche que les pièces très remarquables pourtant il y a des centaines d’objets qui ne sont pas particulièrement remarquables mais qui sont eux aussi le reflet de l’histoire de cette maison et il fallait les montrer et les décrire.
Mais vous avez parlé d’aventure, et c’est bien cela, c’était une aventure. Je n’avais jamais fait de livre et n’y connaissais rien et j’ai vu grand, 2 volumes de 1000 pages. Il a fallu apprendre, s’entourer de gens compétents, trouver un imprimeur…etc. Et puis je voulais faire de ce livre sur les objets, un objet lui-même. Je n’ai pas lésiné sur les matériaux. Par exemple, n’étant pas satisfait de l’emboitage proposé par mon imprimeur, j’ai, grâce à un ami qui m’a donné leur contact, fait appel à l’entreprise qui fabrique les cartons d’emballage de certains produits Chanel. Là, j’étais sûr que la qualité serait au rendez-vous. Et comme je voulais être sûr du rendu de la couleur or de l’emboitage, j’ai fait imprimer le motif à l’or 24 carats sur le carton. Mais attention à qui se lance dans un travail comme celui-ci, qu’il fasse sienne cet adage « Le mieux est l’ennemi du bien ». Si je ne l’avais pas fait mien à un moment donné, je crois que je serai encore en train de peaufiner certains détails du livre.
6- Je vous ai découvert peintre lors du premier confinement de 2020. Avec un travail japonisant que je trouve personnellement superbe. Que vous apporte cette pratique dans votre quotidien ?
Vous êtes très gentille et bien tolérante à mon égard. La peinture m’apporte du plaisir, du plaisir et encore du plaisir. Mais vous avez bien compris, ma peinture a assurément un côté extrême oriental. L’influence est sans doute à chercher dans la calligraphie de certains maîtres Zen. J’ai, d’ailleurs, vendu ma dernière toile à une japonaise pour sa galerie de Tokyo. Ce qui compte avant tout, c’est le mouvement et tant que je ne suis pas satisfait, je recommence. C’est parfois à devenir fou mais je suis intransigeant. Et dans ce cas, l’adage « le mieux est l’ennemi du bien » ne compte pas. Pourtant, je ne me suis pas mis à la peinture parce que j’étais confiné, cela fait bien longtemps que je peins. Ce qui était au départ un simple plaisir personnel a pris une autre tournure. Aujourd’hui, je reçois des commandes que je n’ai pas le temps d’honorer.
Deux peintures par Olivier Bachet. Photo: Olivier Bachet
7- Comment continuez-vous de vous laisser émouvoir par un objet ? Comment garder votre œil en alerte sans être blasé après autant d’années de pratique ?
Je ne suis absolument pas blasé et je crois que je ne le serai jamais. Je peux vous dire que c’est même le contraire. J’adore voir de nouvelles pièces, de beaux objets ou des bijoux inédits, pour une raison simple, on découvre toujours des choses nouvelles qui comblent des manques venant confirmer ou infirmer des croyances. Car voir des nouveautés permet d’assembler les pièces d’un puzzle en quelque sorte. Par exemple, je possédais dans mes archives deux descriptions succinctes de boîtes que j’avais du mal à imaginer. Puis récemment, je reçois une demande d’expertise pour deux étuis à cigarettes de Cartier, fabriqués en Russie par Yahr en 1904. A la vue de ces deux objets, j’ai pu faire le rapprochement avec les deux descriptions que j’avais en ma possession. C’est excitant, surtout lorsqu’il s’agit dans le cas présent, de pièces devenues extrêmement rares.
Autre exemple, je reçois le mois dernier d’une maison de vente, une photo de ce qui ressemblait à un bracelet dans le goût égyptien signé Cartier Paris et on me demandait si je pensais que la pièce pouvait être authentique. À la vue de la photo, j’étais septique et c’est un euphémisme. J’ai bien sur demandé à voir la pièce, et bien malgré les apparences, elle était bonne à 100%, mais modifiée car probablement née comme collier de chien plutôt que comme bracelet. Le numéro d’inventaire correspondait simplement à un numéro de commande et donc, comme cela arrive souvent, elle sortait de l’ordinaire. J’en profite pour dire que selon moi une des qualités d’un bon expert, c’est de ne pas avoir trop de certitudes, douter, ne jamais être sûr de rien, car il y a des inédits dans le monde de la joaillerie.
Coupe libatoire en or, jade, émail, corail, lapis et diamants, Cartier Paris, vers 1930. Photo: Collection Palais Royal
8- Vous venez de lancer une belle plateforme dédiée à Cartier : Cartier Collector (www.cartiercollector.com). Pourquoi ce souhait de partage ? Qu’est-ce que cela vous apporte ?
Je vous remercie de m’en parler car ce site me tient à cœur. J’y ai consacré beaucoup de temps et d’énergie. « Cartier Collector » est un site internet gratuit et informatif. Attention, je ne me substitue en aucune manière au service de presse et au service marketing de la grande Maison, je n’en ai pas les moyens et puis ce site ne concerne que les pièces anciennes. Quand j’ai monté ce site, l’idée était la suivante : échanger et partager avec des passionnés ou simplement des gens qui s’intéressent à Cartier, en leur permettant de trouver sous un format de qualité et avec une belle présentation autant d’infos que possible concernant tous les domaines : horlogerie, bijoux, objets précieux. Il y est question d’expo, de livres, de pièces importantes qui passent en vente, d’articles de fond mais également donner des conseils et des avis, bref faire un site de référence concernant Cartier, son histoire, sa production, un peu comme le ferait, par exemple, un site dédié aux Bugatti anciennes pour les collectionneurs de cette marque. Vous me direz que ce genre de sites existe déjà et je vous répondrai : oui et non. En fait, l’intérêt de ce site est de trouver des choses que l’on ne trouve pas ailleurs, y compris des infos utiles aux professionnels, concernant les poinçons, la numérotation des pièces et autres. L’idée n’est pas de parler une fois encore des bijoux de la Duchesse de Windsor ou des panthères de Cartier, sujets pas inintéressants mais éculés. Pour se faire, je me suis entouré de contributeurs dont vous êtes afin d’apporter des regards variés sur le monde de Cartier. Quant au désir de partage, peut-être est-ce une réminiscence de ce que je voulais être : un universitaire destiné à enseigner.
9- Quel regard portez-vous sur le marché de l’art ? Comment a-t-il évolué ? Et comment le voyez-vous dans les années à venir ?
Il m’est difficile de vous parler du marché de l’art en général. Bien sûr, j’ai quelques idées mais si je me limite au marché des bijoux anciens en particulier, je suis très optimiste. D’abord le marché est touché par l’inflation, ce qui montre le regain d’intérêt des gens pour les bijoux anciens. Ceci peut s’expliquer par plusieurs facteurs. Dans ces temps incertains, le fait que ces pièces soient constituées de métaux précieux leur donne une valeur refuge, de plus, il y a une prise de conscience générale de la qualité avec la certitude dans les esprits que l’ancien est gage de qualité, ce qui n’est pas forcément vrai d’ailleurs, même si c’est évident pour Cartier. En outre le monde évolue, acheter de l’ancien ou de la seconde main n’est plus quelque chose d’incongru pour les jeunes. Cela se fait, aujourd’hui, dans des proportions considérables y compris dans le prêt-à-porter. Mes propres enfants qui ont une vingtaine d’années, achètent régulièrement des vêtements de secondes mains, alors qu’au même âge cela ne me serait même pas venu à l’idée. Et puis il y a également le marché chinois qui est très dynamique. Mes amis me disent que pour leurs parents, il était impensable de porter des bijoux anciens avec l’idée que ces bijoux aient appartenu à des personnes décédées. Cette idée a complètement disparu pour les jeunes générations.
10- Un lieu en lien avec votre métier à avoir visité au moins une fois dans sa vie ?
Tous le grands musées qui possèdent de belles collections de bijoux en premier lieu: le musée des Arts Déco à Paris ou le Victoria & Albert Museum à Londres, mais cela est évident. En revanche, je peux vous parler d’une visite en rapport avec mon métier qui m’a marqué. Lorsque j’écrivais mon livre sur les objets de Cartier, dont beaucoup sont constitués de pierres dures, j’ai eu la chance de visiter l’ancienne taillerie de ce qui était le fabricant et fournisseur de pierres dures de Cartier, « Berquin-Varangoz » devenu par la suite « Fourrier ». Situé dans la Brie, cette petite fabrique est presque restée dans l’état qui était le sien au début du XXème siècle avec son moulin à eau fournissant de l’énergie pour les machines, ses vieux outils, sa cour, ses meules dont certains datent du XVIIème siècle et surtout et c’est le plus impressionnant, des tas de pierres dures parmi les herbes folles derrière l’usine. Dans mon esprit et avant ma visite, j’imaginais les pierres dures stockées dans un hangar, bien rangées sur des étagères par type de pierres etc. Or pas du tout, en raison de la quantité, du poids et autre, les pierres étaient déposées en tas à même le sol. Comme ce serait le cas pour une entreprise de maçonnerie, où le sable, les briques et les tuiles sont stockées dehors. Le tout envahi par les mauvaises herbes, donc on marche et on aperçoit ici et là, un tas de porphyre, un tas d’agates, là du cristal de roche, ici du quartz rose etc. Je n’ai qu’un regret, savoir que tout cela va disparaitre car le dernier lapidaire qui y travaille est seul et sans apprenti. Mais bon c’est comme ça, la production d’objet en pierres dures n’existant plus ou presque, c’est le sens de l’histoire et on ne peut pas aller contre.
Broche an platine, diamants, saphirs, rubis et émail, Cartier Paris, vers 1925, commande client. Photo: Collection Palais Royal
11- Quel meilleur conseil pourriez-vous donner à des jeunes qui voudraient faire le même métier que vous ?
Je ne vais faire qu’enfoncer des portes ouvertes (rires). D’abord être passionné. Il est tellement plus facile de faire quelque chose lorsque l’on est mu par la passion. Ensuite, considérer que l’appétit vient en mangeant et ce n’est pas parce que cette passion n’est pas ancrée en soi dès le départ qu’elle ne viendra pas avec le temps. J’en parle en connaissance de cause. Et puis enfin travailler, travailler et travailler encore. Regarder les pièces, les prendre en main, les toucher, poser des questions aux gens avec qui l’on travaille : experts, maisons de vente etc.
Je pense qu’il est également important d’être physionomiste, savoir reconnaitre les styles et les époques. De ce point de vue, l’histoire m’a servi. Enfin, avoir une bonne culture générale et des bases chronologiques qui permettent d’ordonner les choses dans son esprit.
A bientôt !