Du 9 au 22 novembre, la maison Christie’s propose aux enchères un ensemble de 130 boites en or et pierres ornementales issues de la Collection Bayreuth, une collection particulière constituée au cours des quarante dernières années qui comprend des pièces remarquables couvrant les XVIIIe et XIXe siècles. Amoureux des boites, cette vente est pour vous !
J’ai longtemps délaissé les boites. Pourtant mon intérêt pour ces demoiselles s’est largement renforcé ces dernières années. Aussi, quand la maison Christie’s m’a proposé de venir découvrir en avant première cette collection à Paris et d’échanger avec l’expert en charge de cette vente, la passionnante Isabelle Cartier-Stone, j’y suis allée avec toute ma curiosité pour ce sujet que je ne maitrise pas aussi bien que les bijoux. Et je n’ai pas été déçue du voyage !
La collection Bayreuth est le fruit d’une infatigable recherche qui a duré plus de 40 ans. Une première vacation en juillet 2023 (toujours chez Christie’s) à Londres à vu la dispersion des pièces d’orfèvrerie et de quelques boites. Mais le cœur de la collection que représentent les boites constitue la deuxième vacation.
L’ensemble, totalement cohérent, est néanmoins très éclectique. Pierres dures, écaille de tortue, piqué, émail, laque, il y en a pour tous les gouts. Et, c’est ce qui fait le charme de cette collection pour laquelle j’ai eu le plaisir de poser quelques questions au collectionneur qui se cache derrière toutes ces merveilles miniatures.
« C’est avant tout la passion et la curiosité qui m’a guidé ! Cette collection m’a permis de faire des rencontres inoubliables avec des marchands, des spécialistes et des conservateurs. Ce qui m’a interpellé dans toutes ces boites c’est la qualité du travail de ces orfèvres, leur inventivité et parfois aussi la provenance » déclare-t-il en préambule.
Et il faut reconnaître que la sélection opérée par celui qui les a acquis permet de mettre en lumière de très nombreux ateliers d’orfèvrerie largement réputés. Par exemple, on note la présence de Johann Georg Aigner, de Pierre Drais, de Noël Hardivilliers ou encore de Daniel Gouers.
Citer la présence de la signature de Daniel Gouers dans la vente est l’occasion de revenir sur la présence des trois remarquables boites en laque de la collection : « chaque boite a son histoire propre mais représente aussi un moment dans ma vie. Toutes sont uniques pour moi et ont leur importance. Si je devais en choisir une, ce serait sans doute la boite en laque de Daniel Gouers datée 1733. Cette boite me semble unique dans le corpus des tabatières en laque, d’abord parce que c’est une laque fabriquée en France, très tôt dans l’histoire de la laque en France et l’histoire de la rencontre entre l’Europe et l’Asie. C’est aussi une matière qui était très prisée au XVIIIe siècle, et le privilège des rois et aristocrates. »
Parmi mes pièces préférées, celles en pierres ornementales d’origine allemande montée à Hanau au début du XIXe siècle ou le pendentif Herbier que je trouve particulièrement adorable. Mais pour notre collectionneur, l’une des pièces marquantes sera celle à l’origine de sa passion : « mon premier achat n’a pas été un objet en or mais en argent, une petite vinaigrette achetée dans la vente aux enchères du contenu d’une maison dans la campagne anglaise au début des années 1970s. Et je l’ai gardé ! » ajoute-t-il malicieusement.
Enfin, pour conclure, il y a les boites qui ne sont pas dans la collection. « Je n’ai aucun regret. J’ai souvent enchéri contre Arthur Gilbert, le plus grand collectionneur de boites en or originaire de Los Angeles mais sa collection est aujourd’hui exposée au Victoria et Albert Museum et je peux y aller tous les jours. Cela dit j’apprécie aussi beaucoup que ces merveilleuses boites soient aujourd’hui accessible à tous. »
Et c’est exactement ce que je souhaiterais à toutes ces boites. Car elles sont tellement jolies qu’elles mériteraient d’être visibles encore longtemps par le grand public. Alors à défaut de les voir dans les vitrines d’un musée, vous pouvez profiter de l’exposition publique qui aura lieu à Paris du 14 au 21 novembre de 10h à 18h. Et ce serait vraiment dommage de laisser passer une si belle occasion de voir et de manipuler toutes ces merveilles !
A bientôt !
