Pour tout l’Or des Ming

Oct 7, 2024

Au travers de l’exposition L’Or des Ming, le Musée National Guimet lève le voile sur l’art de la parure et de l’orfèvrerie chinoise dans une des dynastie les plus importantes dans l’histoire chinoise. Jusqu’au 13 janvier 2025, l’exposition – rendue possible par le biais de la collection de Peter Viem Kwok déposée au Musée des Beaux-arts de Qujiang – célèbre le raffinement d’une culture méconnue en France.
l’Or des Ming au Musée National Guimet

1- La Dynastie Ming

La Dynastie Ming trouve sa place entre 1368 et 1644. Elle fut fondée par Zhu Yuanzhang qui renversa le pouvoir Yuan Mongol qui dirigeait alors la Chine. Cette puissance politique issue de l’ethnie Han est contemporaine de la Renaissance italienne. En renversant le pouvoir des Yuan, elle restaure les traditions chinoises
et le confucianisme. Outre l’utilisation de l’or, sujet de l’exposition, elle laisse de grandes réalisations dont la Cité Interdite et la Grande muraille ; mais aussi de grandes réalisations artistiques au premier rang desquels figurent les célèbres porcelaines dites « bleues et blanches ».

Paire de bracelets
Dynastie Ming (1368-1644), Or
Xi’an, musée des Beaux-Arts de Qujiang, XYB0047/1-2 © Peter Viem Kwok’s Dong Bo Zhai Collection
(Collected in Xi’an Qujiang Museum of Fine Arts)

Explorateurs, les membres de cette dynastie relancent la conquête maritime. Entre 1405 et 1433, la flotte de l’amiral Zheng He entreprend six voyages officiels pour le compte de l’empereur, traversant l’Asie du Sud-Est et contournant la péninsule indienne pour atteindre la côte orientale de l’Afrique. Les monumentales jonques chinoises dominent alors la navigation en haute mer. Elles rapportent de contrées lointaines toutes sortes de richesses : or, argent, épices, pierres précieuses, animaux exotiques… Le pays s’enrichit et apparait alors une classe sociale de riches familles marchandes.

2- De l’or et des pierres précieuses

Le désir de confort matériel touche alors progressivement toutes les couches de la société. Dans ce contexte d’essor urbain, les produits de luxe tels que les soieries façonnées ou brodées, l’orfèvrerie d’or et les bijoux, deviennent des signes de statut social et de richesse particulièrement convoités. Ils ne sont plus l’apanage de la seule aristocratie. Ainsi nait une véritable « économie du luxe ». Le bijoux et les parures se font plus riches, ils s’ornent de pierres précieuses et montrent un raffinement poussé à l’extrême. L’or, le jade, les pierres sont autant d’indicateurs du rang social de ceux qui les portent. La vaisselle d’or couvrent les tables des puissants et des élites.

Épingle à cheveux à décor de fleurs et de papillon
Dynastie Ming (1368-1644), Or serti de rubis et de saphirs
Xi’an, musée des Beaux-Arts de Qujiang, XYB0070 et XYB0073 ; © Peter Viem Kwok’s Dong Bo Zhai Collection
(Collected in Xi’an Qujiang Museum of Fine Arts)

Ce développement s’accompagne de règles qui définissent précisément quoi porter et dans quelles circonstances. Si elles ne sont pas forcément suivies à la lettre et font l’objet d’adaptations, le XVe puis le XVIe siècle voient la diffusion massive de ces objets. La période est prospère et les riches élites du pays font appel à des orfèvres impériaux pour la réalisation de pièces en or rehaussées de gemmes telles que du rubis ou du spinelle, imitant les pratiques de la Cour. Les pièces les plus luxueuses privilégient généralement la combinaison de pierres de cinq couleurs – en référence à la théorie des « cinq agents » ou « cinq éléments » : le bois (bleu-vert), le feu (rouge), la terre (jaune), le métal (blanc) et l’eau (noir)

Quant aux bijoux, ils sont également porteurs de messages. Fleurs, dragons, oiseaux habillent ces pièces d’exception. Ces différents symboles transcrivent la fortune, la longévité, la richesse, la santé ou encore le bonheur. Les porter et les offrir sont certes de bons présages mais aussi des compléments essentiels aux vêtements des élites.

Ornements en forme de chauve-souris surmontée
du caractère shou
Dynastie Ming (1368-1644) ; Filigrane d’or ajouré et serti de rubis et saphirs
Xi’an, musée des Beaux-Arts de Qujiang, XYB0043/1-3, © Peter Viem Kwok’s Dong Bo Zhai Collection
(Collected in Xi’an Qujiang Museum of Fine Arts)

L’exposition qui se situe deuxième étage du musée vous convie à un voyage grandiose dans les savoir-faire chinois. Vous découvrirez des pièces rares et exceptionnelles qui ne sortent quasiment jamais de Chine et que, pour la majorité, vous ne reverrez jamais en France. Aussi, ne manquez pas de vous rendre au Musée Guimet pour vous imprégner du luxe et du raffinement de la Cour des Ming.

A bientôt !

ABOUT ME

marie chabrol

Hello my name Is Marie. Speaker, consultant & teacher, I write with passion about the world of jewelry.

my ideal library

This is my ideal library. All these books are part of my own library and I always read them with great pleasure.